Annoncée depuis déjà un long moment, l’extension de Cuphead, baptisée The Delicious Last Course, est enfin disponible. Et c’est toujours aussi dur.

Il est vraiment difficile de ne pas succomber au charme irrésistible de Cuphead. Le travail abattu par le studio MDHR pour rendre hommage aux dessins animés des années 30 est colossal et lui a d’ailleurs valu un record officiel (le plus grand nombre d’images dessinées à la main). Pourquoi reparler aujourd’hui d’un titre sorti en 2017, devenu depuis une série Netflix ? Tout simplement parce que Cuphead s’offre une extension baptisée The Delicious Last Course, laquelle aura donc mis cinq ans à voir le jour. L’attente en valait la chandelle.

Si Cuphead était un plat de résistance bien copieux, bardé d’ingrédients nobles au parfum jazzy, The Delicious Last Course en serait le dessert ultra-savoureux que notre estomac pourrait regretter d’accueillir. En une demi-décennie, le studio MDHR a eu le temps de peaufiner ce contenu à l’extrême, imaginant des niveaux gorgés de détails (encore plus que dans le jeu de base, c’est dire) et animés d’une main de maître (les évolutions ennemies sont impressionnantes). C’est vraiment prodigieux et chaque cuillère est un véritable plaisir visuel.

Cuphead: The Delicious Last Course // Source : Studio MDHR
Des détails à en perdre la tête // Source : Studio MDHR

L’extension de Cuphead est vraiment délicieuse

Comment accéder au DLC ?

Il n’y a pas besoin de terminer Cuphead pour accéder à The Delicious Last Course. La zone inédite est disponible après avoir terminé au moins un mausolée, et il y en a un sur la première île.

The Delicious Last Course emmène Cuphead et son frère Mugman sur une nouvelle île, où Ms. Chalice — croisée sous la forme d’un esprit dans l’aventure principale — a besoin d’aide. Elle aimerait bien pouvoir retrouver son corps, au moyen d’une recette concoctée par un chef cuistot étrange. Ce dernier a néanmoins besoin d’ingrédients spéciaux pour que la magie ne s’estompe pas au bout de quelques minutes. Bien sûr, lesdits ingrédients sont très bien gardés par des ennemis récalcitrants, que Cuphead et ses amis acceptent naïvement de combattre.

Cette histoire bon enfant n’est bien évidemment qu’un prétexte pour peupler le nouvel environnement de boss tous plus difficiles à battre les uns que les autres. Cuphead n’a pas changé : il s’agit toujours d’un boss rush, soit un jeu vidéo où on doit enchaîner les affrontements dantesques, avec une forte composante de Die & Retry (on meurt souvent, pour mieux recommencer jusqu’à triompher). The Delicious Last Course abandonne volontiers les niveaux plus typés plateforme pour des portions bonus où Cuphead doit se défendre autrement.

Cuphead: The Delicious Last Course // Source : Studio MDHR
On peut toujours jouer à deux (mais uniquement en local) // Source : Studio MDHR

On retrouve très vite ses marques dans le DLC, qui ne prend pas la peine de préserver les joueurs et les joueurs. D’entrée, on retrouve cet agrément de défi colossal, articulé autour d’un gameplay d’une précision chirurgicale. On saute, on tire, on esquive, le tout avec doigté et timing. Les développeurs se sont vraiment amusés à imaginer des situations piégeuses, avec un écran à la limite du lisible, car trop souvent inondé d’éléments qui nous veulent du mal (qu’ils soient gros ou minuscules, ils se noient dans la richesse des décors). Cuphead conserve cette cruauté qui pousse à devenir meilleur, essai après essai. On croit d’abord que l’obstacle s’annonce trop insurmontable, puis on finit par réussir après avoir beaucoup appris, sinon beaucoup encaissé — surtout après avoir beaucoup encaissé en réalité.

Cuphead: The Delicious Last Course // Source : Studio MDHR
Un festival de couleurs // Source : Studio MDHR

Outre les boss toujours très inspirés (et mortels), la principale évolution se situe dans l’opportunité d’incarner Ms. Chalice, laquelle n’a pas tout à fait la même palette de mouvements que Cuphead (et Mugman). Non contente de disposer d’un cœur en plus, elle bénéficie du double saut et se rend temporairement invulnérable quand elle roule sur le sol. Certains pourraient y voir un mode facile. Il s’agit plutôt d’une autre manière de jouer. D’autant que choisir Ms. Chalice revient à se priver d’un bonus utile, à choisir parmi ceux récupérés. En toute franchise, j’ai préféré jouer Cuphead pour terminer The Delicious Last Course — par habitude sans doute.

Néanmoins, comme tous les desserts du monde, The Delicious Last Course s’avale en quelques bouchées. Cuphead paie en réalité l’addition de son concept : dessiner à la main des combats épiques avec une telle générosité (les arrière-plans donnent le vertige) empêche de proposer une expérience très longue. De toute façon, on n’est pas certain que vos nerfs tiendraient pendant des heures à se faire ridiculiser par une vache volante qui sort d’un saloon (oui oui) ou une bande d’insectes mafiosi (oui oui, bis). Par conséquent, The Delicious Last Course, contenu facturé 7,99 €, ne vous occupera pas plus d’une soirée ou deux. Vous en ressortirez quand même avec la folle envie d’y regoûter tôt ou tard, par masochisme, certes, mais également par envie de se replonger dans cette direction artistique magnifique.


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