« Ubisoft Singapour a mis en place des processus pour rémunérer ses employés équitablement, sans désavantager les Singapouriens en fonction de leur nationalité ou de leur ethnicité », et « Ubisoft Singapour a géré les signalements de harcèlement sexuel au travail de manière appropriée ». Ce sont les conclusions de l’enquête lancée au mois d’août 2021 à Singapour par l’agence nationale en charge de défendre les droits des travailleurs du pays.
La Tafep (pour Tripartite Alliance for Fair and Progressive Employment Practices) a publié les résultats de son enquête dans un communiqué de presse le 27 janvier 2022. Elle avait commencé son investigation à la suite d’une longue enquête de Kotaku sur les conditions de travail dans le studio. L’organisme a décidé de refermer son enquête, satisfaite des pratiques d’Ubisoft.
Ubisoft a « pris au sérieux les signalements »
L’enquête de la Tafep se concentrait sur deux chefs d’accusation : un traitement discriminant des employés singapouriens par rapport aux employés français ; et un environnement de travail toxique, particulièrement pour les femmes, qui auraient été victimes de propos sexistes et de harcèlements sexuels.
Les conclusions de la Tafep sont cependant différentes. « Ubisoft Singapour a pris au sérieux les signalements, et a demandé à un cabinet spécialisé externe d’évaluer ses méthodes de rémunération », écrit l’organisme dans sa conclusion. « Ubisoft a partagé les résultats de ce cabinet externe avec la Tafep, qui a elle-même vérifié leurs résultats. Leurs conclusions sont que les salaires des employés étaient bien basés sur leurs performances, et qu’il existait des raisons valables pour leur disparité, comme l’expérience ou la séniorité. »
Pour les accusations de comportements sexistes et de harcèlement sexuel, la Tafep écrit que le directeur du studio a « pris les accusations des médias très au sérieux, et a conduit une série d’interviews avec 150 employés du studio afin d’écouter leurs plaintes ». La Tafep note que le studio aurait examiné toutes les plaintes reçues, et que des actions appropriées auraient été prises à chaque fois qu’il le fallait, que ce soient des blâmes ou des rétrogradations. L’organisme cite de plus l’exemple de l’ancien directeur du studio, qui était accusé de harcèlement. « Après une investigation, Ubisoft l’a rétrogradé à un simple rôle de contributeur, l’a déplacé du studio singapourien, et lui a transmis un avertissement écrit. »
Pas de mesures prises contre Ubisoft
L’organisme gouvernemental a surtout annoncé dans son communiqué de presse qu’il ne prendrait pas de mesures contre Ubisoft. Une très bonne nouvelle pour Darryl Long, le directeur du studio singapourien, cité par le service de presse d’Ubisoft, dans un mail adressé à Numerama : « Nous avons mis en place des pratiques à Ubisoft Singapour afin d’assurer un environnement de travail sain, respectueux et inclusif à tous les membres de notre équipe. Nous continuerons d’être un employeur exemplaire à Singapour et dans la région, et à attirer les meilleurs talents. »
L’enquête singapourienne s’inscrivait dans un contexte particulier pour Ubisoft. L’entreprise est dans la tourmente depuis de nombreuses révélations et des enquêtes, menées par Numerama et Libération, sur les pratiques managériales de l’entreprise. Ubisoft était notamment accusé d’avoir couvert pendant des années les mauvais comportements de certains de ces dirigeants, qui auraient été coupables de harcèlement sexuel envers plusieurs employées.
Le résultat de l’enquête de la Tafep arrive de plus dans un contexte particulier pour l’industrie des jeux vidéos. Le secteur vit une période importante de prise de parole, dont les révélations sur les conditions de travail au sein d’Activision Blizzard sont les derniers exemples.
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