Crise diplomatique en vue entre la France et la Malaisie ? Un message publié ce jeudi 29 octobre par Mahathir Mohamad, l’ancien Premier ministre de Malaisie entre mai 2018 et mars 2020, a fait vivement réagir les autorités françaises. En effet, dans le tweet litigieux, qui est toujours accessible à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’ancien responsable politique suggère qu’il serait tout à fait justifié de tuer des Français.
Un tweet assimilé à un appel au meurtre
Le tweet mis en cause s’inscrit dans une série de messages de Mahathir Mohamad revenant sur l’actualité récente. La France est en effet touchée par une vague d’attentats contre sa population, à l’image de l’assassinat de Samuel Paty et des attaques à Nice ayant coûté la vie à trois personnes, alors même que se déroule le procès des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Il déclare que « les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé ». Il ajoute que « dans l’ensemble, les musulmans n’ont pas appliqué la loi du Talion. Les musulmans ne l’appliquent pas. Les Français ne devraient pas. Les Français devraient plutôt apprendre à leur peuple à respecter les sentiments des autres ».
La publication de ce message a rapidement gagné en visibilité sur le web français, au point que le secrétaire d’État en charge du numérique, Cédric O, a annoncé avoir pris contact avec le directeur général de Twitter France. L’affaire est grave aux yeux de Paris, qui y voit ni plus ni moins d’un « appel au crime ». Il exige la suspension du compte Twitter de Mahathir Mohamad, car Twitter « ne saurait se rendre complice ».
Twitter n’a pas réagi publiquement à l’appel de Cédric O, mais la plateforme semble avoir réagi en deux temps. Il d’abord eu la pose d’un label sur le message de Mahathir Mohamad déclarant que « ce tweet a enfreint les Règles de Twitter relatives à la glorification de la violence. Toutefois, Twitter a déterminé que sa disponibilité peut présenter un intérêt pour le public ». Ce label masquait par défaut la visibilité du tweet.
Twitter renvoyait alors à sa rubrique sur les « exceptions d’intérêt public sur Twitter » pour plus de détails sur les critères de sa modération. Concernant les menaces de recourir à la violence contre une personne ou un groupe de personnes, ou l’apologie de la violence, le réseau social explique que les exceptions sont rares, mais existent « si lien avec la violence réelle est plus ténu ou si Twitter est la seule source d’informations ».
Mais dans un second temps, Twitter a semble-t-il révisé son premier jugement car le message a fini par être bloqué . Le reste du fil demeure accessible, mais le tweet litigieux est désormais remplacé par une mention déclarant que « ce Tweet a enfreint les règles de Twitter », avec là encore un renvoi des internautes voulant en savoir plus aux critères de modération de la plateforme.
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