C’est l’histoire d’une interception en temps réel qui a eu lieu dans le ciel de l’OTAN, mais qui heureusement n’a eu aucune conséquence fâcheuse. Au contraire : l’Alliance atlantique a profité des fêtes de fin d’année pour mettre en scène sa défense aérienne en simulant une interception du Père Noël. Bonne nouvelle : il n’a pas été abattu en plein vol.

Alerte rouge au quartier général de l’OTAN ! Alors que les radars de l’Alliance atlantique surveillent nuit et jour les frontières et l’espace aérien, une alerte inhabituelle a surgi sur les écrans du commandement aérien, ce 23 décembre 2025. Pas de missile hypersonique, pas de nuée de drones ni d’avion espion, mais… une incursion tout droit venu du Pôle Nord.

De quoi sonner le branle-bas de combat ? Non, car l’avertissement du NATO Air Command est 100 % fictif. Mais dans une série de tweets dignes d’un thriller géopolitique, l’OTAN s’est amusée, en cette fin d’année, à simuler le pistage du voyage le plus attendu de l’année. Car c’était effectivement une alerte « rouge ». Ou plutôt, « rouge et blanche ».

SANTA01 a failli être tango down

Tout a donc commencé le 23 décembre par un message alarmant sur le fil officiel du NATO Air Command. Le ton est sérieux, les tournures crédibles : « INCIDENT : Nous surveillons actuellement un traîneau volant non identifié pénétrant dans l’espace aérien de l’OTAN ». C’est alors que l’on apprend que l’objet volant non identifié vient tout droit du Pôle Nord.

Dans la chronique de cette interception en temps réel, l’OTAN ajoute alors une trace radar amusante : on y voit une indication du Pôle Nord et, surtout, la silhouette d’un renne tirant un traineau. Le message de l’OTAN ajoute, non sans malice, que la trajectoire de l’attelage « est erratique ». Et pour cause : le Père Noël doit faire bien des arrêts cette nuit.

Dans un premier temps, aucun avion n’est déployé pour l’interception, car 3 minutes après, l’identification tombe : le centre d’opérations aériennes combinées met un nom sur l’intrus : il s’agit de SANTA01, le nom de code que l’on attribue généralement au vol du Père Noël. Mais pour l’heure, il n’a pas été encore possible d’établir une communication avec lui.

santa01
Source : OTAN

De quoi faire monter la tension d’un cran et provoquer le décollage de F-35 ou de Rafale ? Non, car très vite la liaison radio est effectuée : « Il signale : ‘tous les systèmes sont pleinement opérationnels pour la mission’, et vole à basse altitude pour effectuer les derniers contrôles avant la mission principale de demain. »

Visiblement coopératif, SANTA01 poursuit sa mission alors qu’arrive finalement une confirmation visuelle au-dessus de la Finlande. On distingue quatre paires de rennes, un pilote dans le traineau et, à l’arrière, quelques cadeaux empaquetés. Rien qui nécessite a priori de tirer un missile Meteor ou AIM-120 AMRAAM, ou de le mitrailler au canon.

Le verdict définitif arrive peu après : l’OTAN confirme que SANTA01 est autorisé à traverser l’espace aérien de l’Alliance atlantique — une bonne nouvelle pour les enfants qui auront donc bien leurs jouets au pied du sapin. « De la part de toute l’équipe du Commandement aérien allié, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes », conclut l’OTAN.

Une tradition de l’OTAN et américaine

Ce n’est pas la première fois que les community managers de l’OTAN profitent des fêtes de fin d’année pour puiser dans le jargon militaire et proposer une animation autour du Père Noël. En fait, cela devient même une tradition, puisque cette surveillance de SANTA01 alors qu’il pénètre dans l’espace aérien de l’Alliance, a déjà plusieurs occurrences.

En 2021, par exemple, l’Alliance rappelait l’importance de sécuriser l’espace aérien nordique, afin de « permettre au Père Noël de poursuivre librement sa mission ». En 2022, l’OTAN s’est aussi amusée à comparer sa technologie avec celle du Père Noël, en se rendant compte que le traîneau de Santa Claus est quand même sacrément de pointe.

Un F-22, l'avion de chasse envoyé pour surveiller le déplacement des engins suspects. // Source : Unsplash
Un F-22. // Source : Unsplash

Ainsi, le 22 décembre 2022, l’OTAN notait avec humour que le traîneau file à environ 2 900 km/s (oui, par seconde, soit presque 1 % de la vitesse de la lumière, car il faut bien ça pour livrer tous les cadeaux en une seule nuit). Il était ajouté avec une mauvaise foi délicieuse que c’était « marginalement à peine plus rapide » que leurs avions de chasse F-22…

Et le 15 décembre 2022, un autre sujet était soulevé, sur la logistique : « Si le Père Noël n’avait pas de traîneau, utiliserait-il un A400M ? » Une façon habile de mettre en avant leurs avions de transport tactique tout en restant dans l’esprit de Noël. Sans doute faudrait-il plutôt regarder du côté des C-17 Globemaster III, et il en faudrait un paquet…

Une tradition née d’une erreur téléphonique

Si l’OTAN anime aujourd’hui son fil X en s’amusant avec le suivi du Père Noël, cette coutume vient historiquement de l’autre côté de l’Atlantique.

L’histoire raconte que la paternité du Santa Tracking revient au colonel Harry Shoup. En 1955, une publicité de la chaîne de magasins Sears invitait les enfants à appeler le Père Noël, mais une coquille dans le numéro imprimé les a redirigés par erreur… vers la ligne rouge du CONAD (l’ancêtre du NORAD), le commandement de la défense aérospatiale américaine.

Le colonel Shoup, de garde ce soir-là, aurait alors ordonné à son personnel de ne pas raccrocher, mais de jouer le jeu en renseignant la position supposée du traîneau à tous les enfants qui saturaient le standard.

Si cette origin story est discutée, l’intérêt des militaires pour le barbu du Pôle Nord est avéré. E 1948, l’armée de l’air américaine publiait un communiqué affirmant qu’une station radar du Grand Nord avait détecté « un traîneau non identifié, propulsé par huit rennes », volant à 14 000 pieds et se dirigeant vers le sud. L’OTAN, ici, prolonge un peu cette tradition.

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