Un rapport sénatorial publié le 25 septembre 2025 met en cause le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), créé par le président américain Donald Trump et Elon Musk, pour ses pratiques clandestines et sa gestion non sécurisée des données personnelles des Américains.

8 mois après sa création, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) officialisé par le président des États-Unis Donald Trump dans le cadre de son retour à la Maison Blanche, est plus obscur que jamais.

Une enquête publiée par le Comité sénatorial de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales révèle comment procède la structure gouvernementale inaugurée le 21 janvier 2025 pour faire des économies et optimiser les dépenses fédérales. Le cabinet du sénateur démocrate Gary Peters, derrière l’enquête, s’est focalisé sur trois des principales cibles du DOGE : la General Services Administration (GSA, une agence fédérale créée en 1949 pour aider à la gestion des autres agences fédérales), l’Office of Personnel Management (OPM, qui gère les ressources humaines fédérales) et la Social Security Administration (SSA, l’équivalent de la Sécurité Sociale en France).

Des bureaux devenus dortoirs 

Il ressort du rapport rendu par l’équipe de Gary Peters le 25 septembre que les salariés du DOGE travaillent clandestinement au sein des agences qu’ils sont supposées redresser dans des bureaux surveillés par des gardes armés. Les responsables de la sécurité au sein de la Social Security Administration seraient eux-mêmes impuissants face à ce niveau de protection inhabituel, dû à une « communication insultante avec un employé de la SSA ».

Des salariés de la structure gouvernementale dont Elon Musk était à la tête jusque fin mai, se seraient même installés dans les locaux de la General Services Administration. 7 pièces y auraient été transformées en chambres, meublées de lits, d’une plaque chauffante ou encore d’un réfrigérateur rempli de boissons énergisantes. Au moment de l’enquête sénatoriale, les chambres étaient verrouillées et les fenêtres des bureaux recouvertes de sacs-poubelle noirs.

Des données personnelles en libre-service

Selon le sénateur Gary Peters, ces mêmes salariés auraient accès aux données personnelles de tous les Américains, notamment les numéros de sécurité sociale, le lieu et la date de naissance, ainsi que le statut de leur permis de travail. Ces informations auraient été placées dans un environnement cloud non sécurisé mis en place par le DOGE. Le cabinet de l’élu estime « très probable » que des nations rivales des États-Unis, dont la Russie, la Chine et l’Iran, soient au courant du système cloud que le DOGE a mis en place au sein de la SSA et en profitent pour faire fuiter ces données voire, les manipuler.

La Chine est encore accusée d'espionnage. // Source : Numerama avec Midjourney
La Chine pourrait exploiter les données personnelles des américains. // Source : Numerama avec Midjourney

« Le DOGE n’améliore pas l’efficacité du gouvernement : il confie les informations sensibles des Américains à des individus totalement incompétents et peu fiables », a assuré Gary Peters dans un communiqué, avant d’ajouter que ces individus « mettent en danger les données personnelles des Américains. Nous ne pouvons pas laisser cette opération clandestine se poursuivre sans contrôle alors que des millions de personnes sont menacées d’usurpation d’identité, de perturbations économiques et de préjudices permanents » et d’appeler l’administration Trump à arrêter d’exploiter les données des américains, une exploitation pourtant autorisée par la Cour Suprême américaine en juin dans le but de démasquer des fraudeurs.

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