Sous pression de l’opposition et d’une partie de son propre camp, Donald Trump a signé en novembre 2025 le Epstein Files Transparency Act. Une loi avec une promesse forte : rendre publics tous les documents non classifiés sur Jeffrey Epstein et ses activités clandestines. Le Département de la Justice (DOJ) avait jusqu’au 19 décembre 2025 pour publier ces documents… et il l’a fait à la dernière minute. Mais la déception fut immédiate : des milliers de pages étaient remplies de rectangles noirs et sont illisibles. Cette censure n’a pas permis à la presse et aux observateurs d’en apprendre beaucoup : quelques nouveaux noms sont apparus, quelques images aussi, mais c’est tout.
Mais Internet est parfois plein d’ironie. Le groupe Anonymous (#OpDeathEaters), très actif et anti-Trump sur les réseaux sociaux, s’est rendu compte que le DOJ avait commis l’erreur la plus basique en matière d’édition de documents numériques : il est possible de copier-coller certains rectangles dans les 30 000 documents publiés le 23 décembre 2025.

Le « hack » le plus bête du monde : le DOJ a publié des PDF n’importe comment
Comment l’administration américaine a-t-elle pu laisser passer ça ? L’explication relève d’une mauvaise maîtrise du format PDF.
Lorsque l’on masque du texte sur un document numérique, il ne suffit pas de dessiner un rectangle noir par-dessus les mots. Si le fichier n’est pas « aplati » et si les métadonnées ne sont pas purgées, le texte original reste présent dans la couche inférieure du document. Visuellement, il est invisible. Mais techniquement, il est toujours là.
Pour fouiller les documents du DOJ, il suffisait donc d’effectuer des copier-coller. Pire : la recherche était possible. Un « Ctrl+F » ou « cmd+F » avec la requête Trump fait surligner un des documents plus de 600 fois. Son nom était pourtant masqué sur la plupart des documents.
Tous les documents ne sont pas concernés par cette faille, qui ne révèle pas énormément de choses (beaucoup de noms masqués sont des noms de victimes ou des détails et ne le sont que par sécurité). Un passage suggère néanmoins que Donald Trump est accusé de viol par une des victimes, ce qui intéresse évidemment beaucoup les États-Unis. Le président américain va-t-il répondre ?

Des centaines de milliers de pages sont toujours en attente de traitement par le DOJ, qui risque de se montrer plus prudent la prochaine fois. Cet épisode dit quelque chose de l’absence de maîtrise technique de certains hauts départements : à quoi bon censurer des documents si les données ne sont pas effacées ?
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