Les drones DJI représentent-ils un risque pour la sécurité nationale des États-Unis ? Le pays se pose la question et une étude doit même être rendue à ce sujet avant le 31 décembre 2025. Sauf qu’aucune autorité n’a encore été désignée pour la mener. Le gouvernement devrait signer un décret cette semaine pour accélérer la procédure, comme l’a révélé le Washington Post ce 30 mai 2025.
Les drones DJI sont-ils dangereux pour la sécurité du pays ?
La loi américaine National Defense Authorization Act (NDAA) impose qu’une agence nationale de sécurité réalise une évaluation des risques liés aux drones fabriqués en Chine, avant le 31 décembre 2025. Cela concerne dont les drones de DJI, qui est une entreprise chinoise. Les autorités américaines craignent que les drones puissent transmettre des données sensibles au gouvernement chinois. La question se pose, y compris en France, puisque la police utilise des drones de DJI, sans modifier la partie logicielle (ce que fait pourtant l’armée de l’air).
Un autre point important concerne le système d’exclusion de zones aériennes, auquel DJI entend mettre fin. Ce système permet d’empêcher les dronistes de faire décoller ou voler leur appareil dans des zones interdites. Si ce système est désactivé, les autorités craignent que les drones servent à espionner des sites sensibles ; un risque « inacceptable », selon les États-Unis.

Si l’étude n’est pas réalisée, alors les drones de DJI pourraient être interdits à la vente ; les drones déjà vendus pourraient ne plus être mis à jour. En mettant fin au geofencing, DJI s’expose d’autant plus à un audit qui n’irait pas dans son sens. De quoi entraîner son interdiction aux États-Unis, au risque de le couper d’un chiffre d’affaires énorme (40% de son chiffre d’affaires mondial en 2019).
L’étude sur les drones s’enlise : l’administration Trump veut accélérer
Là-dessus, DJI veut montrer patte blanche, en demandant aux autorités de réaliser l’étude. Problème : avec l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis, les administrations ont bougé et il reste encore à décider qui va mener cet audit. La marque commence à s’indigner qu’aucune administration ne soit désignée ; elle souhaite aussi un droit de réponse au cas où l’étude la mettrait en cause. Les souhaits de DJI pourraient être exaucés : le Washington Post a révélé ce 30 mai que l’administration Trump pourrait signer cette semaine des décrets pour accélérer ces enquêtes.

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise chinoise est embêtée par les États-Unis. En 2020, elle avait été placée sur l’Entity List du département du commerce américain, la « liste noire économique ». Cela a limité les relations commerciales entre DJI et les entreprises américaines : elle ne peut plus utiliser certaines technologies et composants américains. Exactement comme Huawei.
DJI veut aussi mettre fin aux zones d’exclusion aérienne, et ça ne plaît pas
Les tensions se cristallisent aussi autour de la décision récente de DJI sur le système d’exclusion de zones aériennes. En résumé : la marque ne veut plus empêcher les utilisateurs de voler dans des zones interdites. Concrètement, il s’agit de mettre fin au système GEO (pour Geospatial Environment Online) de DJI qui vise à empêcher ses drones de décoller ou de pénétrer dans des zones sensibles ou réglementées. Ce système utilise le GPS et d’autres signaux pour localiser le drone et éviter qu’il n’entre dans ces zones.

Depuis 2024, DJI a modifié son système de geofencing dans l’Union européenne pour respecter la loi. Il n’y a plus de blocage automatique, mais des avertissements : la responsabilité entière est laissée au pilote. Même chose au Royaume-Uni. Le fabricant a annoncé en janvier 2025 appliquer ce changement majeur aux États-Unis. Aéroports, zones militaires, Maison-Blanche : les drones ne seront plus bloqués. Il n’en reste pas moins illégal de faire voler un drone dans cette zone, et c’est ce qui inquiète les autorités américaines.
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