Les inégalités socioéconomiques entraînent un déséquilibre dans l’impact que chacun et chacune peut avoir sur l’environnement. La disproportion est même effarante à la lecture d’une nouvelle étude parue le 7 mai dans la revue scientifique Nature Climate Change : les 10 % les plus riches du monde contribuent à eux seuls aux deux tiers du changement climatique observé depuis 1990.
Cette contribution concerne donc aussi les effets de la crise, à savoir l’augmentation événements extrêmes comme les chaleurs, sécheresses, dérèglements :
- les 10 % les plus riches ont contribué 7 fois plus que la moyenne à l’augmentation des extrêmes mensuels de chaleur sur 100 ans, au niveau mondial
- pour les 1 % les plus riches, c’est 26 fois plus ;
- les 10 % les plus riches ont contribué 6 fois plus aux sécheresses en Amazonie ;
- pour les 1 % les plus riches, c’est 17 fois plus.
« Il ne s’agit pas d’un débat académique »
« Notre étude montre que les impacts climatiques extrêmes ne sont pas seulement le résultat d’émissions mondiales abstraites, mais que nous pouvons les relier directement à notre mode de vie et à nos choix d’investissement, qui sont à leur tour liés à la richesse », estime Sarah Schöngart, qui a dirigé ces travaux.

L’un des coauteurs de l’étude, Carl-Friedrich Schleussner, utilise une image très parlante : si l’intégralité de la population humaine avait émis autant que les 50 % les plus pauvres, « le réchauffement supplémentaire de la planète aurait été minime depuis 1990 ».
Ce constat est possible grâce à de nouvelles formes de modélisation. Les chercheurs et chercheuses ont combiné des données économiques et des simulations climatiques pour tracer les impacts climatiques par groupes de revenus. Ce qui a permis aussi d’observer que ces impacts sont particulièrement concentrés aux États-Unis et en Chine — rien d’étonnant, ces deux pays sont les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre.
« Il ne s’agit pas d’un débat académique, mais des impacts réels de la crise climatique aujourd’hui », appuie Carl-Friedrich Schleussner. La dimension économique de la crise climatique n’est pas nouvelle, mais mais ces chiffres peuvent permettre d’accentuer la cible des politiques publiques environnementales. « Une action climatique qui n’aborde pas les responsabilités démesurées des membres les plus riches de la société risque de passer à côté d’un des leviers les plus puissants dont nous disposons pour réduire les dégâts futurs. »
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