Un utilisateur du réseau social X cristallise les suspicions : il a quasiment la même voix qu’Elon Musk et se dit fan du milliardaire. S’agirait-il d’un nouveau faux compte utilisé par l’entrepreneur, ou les deux hommes prennent-ils plaisir à semer le doute ?

80 000 abonnés, 11 000 tweets… Adrian Dittman est un utilisateur très actif sur X, le réseau social anciennement appelé Twitter. Comme de nombreux internautes, il paie 8 dollars par mois pour X Premium, un abonnement qui permet d’avoir accès à des fonctionnalités supplémentaires, et par ailleurs de voir ses messages être affichés plus haut dans les fils d’actualité des autres.

Source : X/AdrianDittmann
Le compte suspect. // Source : X/AdrianDittmann

Adrian Dittman a une particularité saillante : il est fan d’Elon Musk. Très fan. Il partage régulièrement les tweets du milliardaire, lui répond directement (« tu es un père génial, Elon », « Elon s’est vraiment fait tout seul »), vante les avancées de ses entreprises SpaceX et Tesla… Il participe même à certains calls aux actionnaires de ces firmes.

Le 7 mai 2024, Adrian Dittman s’est fait remarquer dans une « room » virtuelle sur X dédiée aux conversations orales. On l’entend s’adresser à Nick Fuentes, un jeune suprémaciste blanc qu’Elon Musk a récemment accepté de réintégrer sur la plateforme. « Fais un minimum de blagues controversées », l’entend-on conseiller à Fuentes, pour ne pas que cela « retombe » sur le patron de X. On peut entendre les autres auditeurs pouffer de rire : « D’accord, individu tout à fait ordinaire », répond Fuentes, comme s’il s’agissait d’une blague entendue : Adrian Dittman serait un alias de Musk.

Qui est Adrian Dittman ?

Le 18 février 2024, plusieurs médias américains avaient commencé à s’intéresser à ce mystérieux Adrian, que personne n’a pu rencontrer physiquement jusqu’ici. L’homme venait de participer à un podcast avec le polémiste d’extrême droite Alex Jones, comme l’ont rapporté le Daily Dot et la RTBF. Des auditeurs se sont étonnés de la ressemblance de sa voix avec celle d’Elon Musk, générant un petit buzz autour de ce mystérieux profil, ainsi qu’une arrivée massive de followers sur son compte. En décembre 2023, il n’en avait que 26 000, soit 3 fois moins.

Conscient des rumeurs grandissantes à son sujet, l’intéressé a publié le 3 mars une preuve qu’il ne serait pas Musk. Alors que certains lui demandaient une vidéo, il a répondu sous forme d’un extrait audio.

« Je suis Allemand, j’ai appris l’anglais grâce à la BBC, puis à travers des interactions avec des amis américains », l’entend-on assurer dans une conversation groupée audio Space (une fonctionnalité de X), pour expliquer son accent particulier. Une auditrice lui adresse une phrase en allemand ; il répond rapidement avec quelques mots dans la langue germanique : « Est-ce que tu arrives à me comprendre ? » (Kannst du mich verstehen ?).

Adrian Dittmann avait déjà été repéré en juillet 2023. Durant une conversation dans un autre Twitter Space, l’internaute avait pris la parole devant un auditoire médusé : « Ce gars a la même voix que Musk », avait commenté l’un d’entre eux. « J’ai cette voix tout le temps, ce n’est pas une IA », avait juré Dittmann, visiblement toujours très amusé de surprendre la galerie lorsqu’il ouvre la bouche aux côtés d’autres fans de Musk. Le lendemain sur X, le milliardaire concerné avait commenté : « C’était fou comme situation ! », accompagné d’un emoji rieur.

Musk est coutumier des alias

Musk a déjà été épinglé en 2023 pour son utilisation, a minima, d’un autre profil : celui qu’il avait créé pour son fils X Æ A-12 (depuis suspendu). Il l’utilisait notamment pour faire parler sa progéniture à la première personne.

Il a été accusé d’avoir dérobé l’identifiant @e à une utilisatrice en 2022, quand il a pris le contrôle du réseau social.

En avril 2024, il a également admis qu’il disposait au moins d’un autre compte, alors qu’il était sous serment pendant une audition devant la justice américaine. Il s’agit de @babysmurf2000 (« bébé schtroumpf »), qui prend régulièrement la défense de Musk en ligne.

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