L’Arabie saoudite va, pour la première fois, mettre en vente des obligations. Le royaume est en recherche de liquidité pour financer la construction de tous ses projets gigantesques, et a également demandé des prêts à des banques.

La construction de The Line, la ville démesurée et dystopique d’Arabie saoudite, va coûter de l’argent. Beaucoup d’argent. Les coûts de construction de Neom, la région rassemblant les projets démesurés de l’Arabie saoudite, sont estimés entre 500 et 1 500 milliards de dollars. Une somme qui représente une véritable fortune, même pour un pays aussi riche en pétrole que l’Arabie saoudite — au point où le royaume serait à la recherche d’argent afin de finir ses projets, selon Bloomberg.

Dans un article paru le 17 avril 2024, Bloomberg indique que le royaume aurait l’intention d’émettre pour la première fois « des obligations en riyals dans le courant de l’année, car elle cherche d’autres sources de financement » pour Neom.

L’Arabie saoudite a besoin de financement

La source de Bloomberg, qui a souhaité rester anonyme, indique que plusieurs banques participent à cette émission, donc HSBC et la Saudi National Bank. Le pays mettrait en vente des « obligations islamiques, ou sukuk », d’après Bloomberg, qui seraient émises en riyal, la monnaie officielle du royaume. La vente de ces obligations pourrait rapporter jusqu’à 1,3 milliard de dollars. La vente aurait lieu « dès le second semestre de cette année. »

Les plans pour The Vault, selon Neom // Source : Neom
Trojena, un autre projet de Neom // Source : Neom

Ce projet de vente arrive au moment où le Public Investment Fund, le fonds souverain du royaume, souhaite également accélérer ses propres ventes d’obligation. Selon Bloomberg, le PIF envisagerait même d’avoir recours à des prêts ou de mettre en vente ses parts dans certaines entreprises qu’il contrôle, afin d’avoir assez de liquidité. Des prêts à hauteur de 13 milliards de riyals (3,5 milliards de dollars) auraient déjà été consentis par plusieurs banques saoudiennes.

Jusque-là, c’est le PIF qui avait financé jusque-là la construction de The Line et de Neom. Ces dernières années, de nombreux projets, tous plus fantasques, ont ainsi été annoncés : Oxagon, un port et une ville flottante ; Trojena, une station de ski qui doit accueillir les jeux asiatiques d’hiver de 2029 ; Aquellum, une ville souterraine connectée, et de multiples projets d’hôtels démesurés doivent être construits dans la région avant 2030.

Que le Fonds du pays multiplie les initiatives pour trouver de l’argent rapidement n’est pas bon signe pour la construction de tous ces projets. Surtout, la nouvelle arrive alors que Neom fait face à de plus en plus de difficultés. Au début du mois d’avril, Bloomberg avait également révélé que les plans pour le développement de The Line avaient été revus à la baisse. Alors que la ville devait être achevée en 2030 et accueillir 1,5 million de résidents, les plans prévoient désormais que The Line ne comptera que 300 000 habitants, et que seulement 2,4 km seront complètement achevés, sur les 170 km de long que la ville doit atteindre.

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