Un tribunal de Moscou a condamné à 9 ans de prison une influence russe, spécialisée dans les recettes de cuisine et les restaurants. Elle avait publié des messages critiquant la guerre en Ukraine et dénonçant les violences commises par l’armée russe.

Sur le compte Instagram de Veronika Belotserkovskaya, on trouve en général des photos de nourriture ou des selfies ensoleillés pris en bord de mer. Pourtant, l’influenceuse russe de 51 ans a été condamnée le 6 février 2023 à 9 ans de prison par contumace par un tribunal moscovite. Son crime ? Avoir publié des messages qui n’ont pas plu au Kremlin sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

L’influenceuse a été condamnée pour avoir enfreint la loi sur la désinformation, passée en mars dernier en Russie. Celle-ci criminalise toutes les publications de « désinformation sur l’armée », et punit très sévèrement toutes les personnes qui s’en rendraient coupables. Il semblerait que Veronika Belotserkovskaya soit la première influenceuse à en subir les conséquences. Elle n’aura cependant pas à faire de la prison : depuis 2012, elle habiterait à Monaco, selon le média russe TopNews. Elle a donc été condamnée par contumace (sans être présente).

Des publications « mensongères » sur la guerre en Ukraine

C’est l’agence russe Ria qui a annoncé la nouvelle de la condamnation. Depuis la promulgation de la loi, le compte Instagram de Veronika Belotserkovskaya, fort de 1,5 million de followers, était dans le collimateur de la justice russe. L’influenceuse, née en Ukraine, avait publié des messages dénonçant l’invasion dès les premiers jours de la guerre. Elle avait notamment dénoncé « les meurtres d’enfants par l’armée russe, le bombardement de la maternité de l’hôpital de Marioupol, et le massacre des habitants de la ville de Bucha », selon le média RadioFreeEurope.

Une publication sur Instagram de Veronika Belotserkovskaya dénonçant les crimes de guerre en Ukraine // Source : Veronika Belotserkovskaya / Instagram
Une publication sur Instagram de Veronika Belotserkovskaya dénonçant les crimes de guerre en Ukraine // Source : Veronika Belotserkovskaya / Instagram

Après la publication de ces messages, Veronika avait fait partie des trois premières personnes à être accusées par le gouvernement de contrevenir à la loi. Interrogée par The Guardian en mars, elle avait alors déclaré être « à la fois amusée et choquée » par la nouvelle. « Être accusée de tout cela veut dire que je suis une personne correcte. [Poutine] veut faire passer les gens comme moi pour des traîtres, pour la cinquième colonne. »

Après son accusation en mars, Veronika Belotserkovskaya a été mise sur la liste des criminels recherchés en Russie, ajoutée à la liste des agents de l’étranger, et ses possessions ont été saisies. Elle a également déclaré avoir été insultée sur les réseaux sociaux à cause de ses positions.

Depuis le début de la guerre, les informations concernant la situation en Ukraine sont largement censurées en Russie, notamment par le biais de la nouvelle loi contre les « fake news concernant l’armée ». En réponse à cette règle, TikTok avait notamment annoncé se retirer de Russie, afin d’éviter à ses utilisateurs de finir en prison.


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