Le 12 décembre 2025, la société américaine Palantir a annoncé le renouvellement pour trois ans de son contrat avec la DGSI, le service de renseignement intérieur français. Cette collaboration a débuté au lendemain des attaques terroristes du 13 novembre 2015, dans un contexte de forte pression sécuritaire sur les services de renseignement français.

Il y a quelques semaines, nous vous racontions sur notre chaîne YouTube l’histoire de Gotham.

Ce logiciel, développé par Palantir pour les services de renseignement, la police et l’armée, permet de croiser et d’analyser d’immenses volumes de données afin d’identifier des menaces, des réseaux ou des activités suspectes.

Plus concrètement, Gotham peut par exemple reconstituer les contacts d’un suspect, croiser des données de téléphonie, de voyage et bancaires, ou encore planifier des opérations militaires en combinant des informations issues de capteurs, du renseignement humain et d’images satellites.

Cet outil, que la France, et plus précisément la DGSI, a choisi d’intégrer à son arsenal de surveillance dans la lutte antiterroriste après les attentats du 13 novembre 2015, constitue aujourd’hui un élément clé, bien que controversé, de l’architecture de sécurité française.

Pourtant, malgré les nombreuses interrogations qu’un tel dispositif soulève, le contrat vient d’être renouvelé — probablement, en l’absence de concurrent aussi sophistiqué sur le secteur. L’annonce a été faite par Palantir le 12 décembre 2025 dans un communiqué publié sur son site internet.

Palantir assure disposer des « normes les plus élevées en matière de sécurité »

Ce nouvel accord porte sur « la fourniture de la plateforme logicielle propriétaire de Palantir, ainsi que sur les services d’intégration, de support et d’assistance nécessaires à son déploiement et à son utilisation opérationnelle ».

Selon Palantir, le contexte sécuritaire en France exige l’intégration des « normes les plus élevées en matière de sécurité, de confidentialité et de gouvernance des données ». L’entreprise américaine affirme ainsi se positionner comme une réponse naturelle à ces besoins.

L’annonce s’accompagne d’une citation d’Alex Karp, cofondateur et PDG de Palantir : « Nous sommes très fiers d’accompagner la DGSI dans son travail essentiel au service de la France et dans sa lutte contre le terrorisme. Ce renouvellement de contrat réaffirme l’engagement de Palantir à servir les intérêts de la France depuis 2016 et à garantir la sécurité des Français. »

En revanche, l’autre cofondateur, Peter Thiel, n’est aucunement mentionné. Figure majeure de la droite techno‑libertarienne américaine, il est un soutien clé de Donald Trump et de plusieurs candidats très conservateurs. Un profil qui fait évidemment tache lorsqu’il s’agit d’un outil étranger mis au service de l’un des organismes français les plus sensibles.

Palantir en attendant mieux ?

Quid de la souveraineté numérique, donc ? Ce renouvellement de trois ans surprend au regard des discours politiques et alors même que plusieurs projets concurrents visent, à terme, à remplacer ou à réduire l’usage des outils de Palantir.

C’est notamment le cas d’Athea, co‑entreprise Thales / Eviden‑Atos, chargée de développer une plateforme française de traitement massif de données pour la Défense et le renseignement.

Le communiqué de Palantir assure toutefois que ce contrat s’inscrit dans « une démarche plus large visant à soutenir la transition vers l’autonomie française, en accord avec les orientations stratégiques du gouvernement » et cherche ainsi à rassurer.

L’entreprise américaine rappelle que ses solutions utilisées par la DGSI sont pilotées par une direction et une gouvernance basées en France, soutenues par une équipe française de collaborateurs, et souligne que « le périmètre de l’engagement de Palantir demeure strictement défini et conforme aux exigences opérationnelles et réglementaires fixées par les autorités françaises ».

La transition semble en tout cas lente, tant Palantir est devenu un acteur structurant de certaines missions de renseignement. Nouvel état des lieux en 2028, donc.

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