La cyberdéfense russe est sous pression et cette fois, c’est Moscou qui l’admet. Nikolay Murashov, directeur adjoint du Centre national de coordination des incidents informatiques, a déclaré que la Russie subit « une cybercampagne, d’une ampleur sans précédent », lors d’un forum sur la sécurité de l’information, nommé Infoforum, qui se tient ce 6 juillet à Sotchi. Le responsable des détections de piratages du pays a indiqué « qu’en moyenne, une agence gouvernementale chargée de détecter, de contrecarrer et de neutraliser des piratages enregistrait plus de 200 attaques en une journée. »
Conformément à la propagande du Kremlin, il évoque seulement un contexte d’opération militaire spéciale pour justifier cette situation et non une invasion du pays. Nikolay Murashov ajoute que « les cyberattaques visent principalement à perturber les infrastructures informatiques et à obtenir un accès illicite aux systèmes informatiques d’organisations et d’entreprises dans divers domaines ». Ces déclarations ont été relayées par l’agence d’information nationale, Tass.
Les officiels russes ne s’exprimant jamais publiquement sans intérêt, Nikolay Murashov cherche essentiellement à donner une position de victime à la Russie devant un parterre d’officiels. En effet, il est rare que Moscou admette subir des attaques, même dans son cyberespace, et lorsque les organes de propagande le font, c’est généralement pour convaincre la population qu’elle est menacée par l’Ukraine, l’Occident, etc. Le piratage d’opérateurs internet russes ou les perturbations sur la plateforme d’enregistrement de vente d’alcool n’ont eu droit à aucun commentaire officiel par exemple.
Les hackers de chaque camp s’affrontent
Dans les faits, le cyberespace russe est bien sous pression. L’Ukraine a constitué une armée informatique de volontaires, composée de plusieurs centaines de milliers de hackers, chargés de harceler quotidiennement des cibles désignées par l’État-major de Kiev. Par ailleurs, les États-Unis ont admis qu’ils menaient aussi des cyberattaques contre la Russie, sans toutefois donner de détails sur ces opérations.
De son côté, la Russie possède sa brigade de hackers volontaires, moins nombreux que les Ukrainiens, et surtout chargés de mener des attaques par déni de service pour perturber un site.
Néanmoins, le Kremlin compte essentiellement sur les groupes de pirates liés aux services de renseignement. Ces derniers n’ont d’ailleurs jamais cessé d’attaquer l’Ukraine dans le cyberespace et se sont lancés dans des campagnes de cyberespionnages contre plusieurs pays européens ainsi que les États-Unis, selon un rapport de Microsoft. Bien évidemment, cela ne sera pas évoqué lors du forum se tenant cette semaine à Sotchi.
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