La bataille entre Epic Games et Apple s’étend. Désormais, une plainte est déposée devant la Commission européenne, sur fond d’accusations anticoncurrentielles.

C’est un nouveau front dans la guerre de tranchées que se livrent Apple et Epic Games, le studio à l’origine de Fortnite. Le studio américain fait savoir ce 17 février qu’il vient d’alerter la Commission européenne pour dénoncer l’attitude de la firme de Cupertino, qu’il accuse de nuire à l’écosystème logiciel par des pratiques jugées trop restrictives sur l’App Store, et dont il est impossible d’échapper, faute de concurrence.

Et justement, Epic Games considère que cela constitue tout à fait une infraction des règles européennes de libre concurrence. « Apple utilise son contrôle de l’écosystème iOS pour s’enrichir tout en bloquant les concurrents et son comportement constitue un abus de position dominante et une violation du droit européen de la concurrence »,  soutient ainsi l’entreprise américaine.

La domination d’Apple en ligne de mire

En filigrane, Epic Games dénonce la situation sur mobile où grossièrement deux sociétés se trouvent en situation de « portiers numériques » décidant du sort des applications sur iOS et Android. En effet, Apple a la maitrise de la principale boutique d’applications pour iOS, avec l’App Store, tandis que Google est dans une situation analogue avec Android, via Google Play.

Cette critique n’est certes pas nouvelle. Elle est particulièrement vive à l’égard du géant américain de l’électronique grand public, au point que Bruxelles enquête d’ailleurs déjà sur lui, depuis l’été 2020, là aussi pour des allégations de pratiques anticoncurrentielles. Sont concernés l’App Store, mais aussi Apple Pay, Apple Music et Apple Books. Spotify figure parmi les plaignants, mais Apple rejette ses accusations.

App Store

En Corée du Sud, l'App Store n'aura plus le droit d'imposer un seul moteur de paiement.

Source : Yun Ho Lee

Jusqu’à il y a peu, Epic Games ne se plaignait nullement d’Apple. Cependant, le jour où le studio a voulu s’émanciper de la commission de 30 % qu’applique Apple sur la valeur de certaines transactions utilisant le paiement in-app fourni par ses soins, il a encaissé une réplique sévère du groupe américain, avec le bannissement de Fortnite de l’App Store, coupant le public des nouvelles mises à jour du jeu.

L’affaire s’est alors judiciarisée. Aux États-Unis d’abord, mais aussi au Royaume-Uni ou en Australie. L’action lancée au sein de l’Union européenne est un autre prolongement de cette bataille. Et en la matière, Epic Games, bien qu’il se veut le chevalier blanc de toute une industrie, a en réalité des intérêts financiers très clairs : échapper à la commission d’Apple, c’est aussi son intérêt économique.


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