Qu’il semble loin le temps où Norman, Squeezie, Cyprien et les autres « influenceurs » n’étaient que de simples internautes. En l’espace d’une dizaine d’années, ces vidéastes sont devenus de véritables phénomènes médiatiques. Mais aussi, d’une certaine façon, des actifs que l’on peut valoriser et faire fructifier. C’est à ce titre que l’Autorité de la concurrence s’intéresse désormais au marché de l’influence en ligne.
C’est la prise de contrôle d’Elephant, une société de production audiovisuelle, par Webedia qui a déclenché l’intérêt de l’autorité administrative indépendante.
En analysant le profil des deux entreprises, l’instance a voulu étudier d’éventuels effets verticaux résultant de cette absorption, c’est-à-dire une situation dans laquelle la concurrence est compromise (en l’écartant ou en la pénalisant) à cause de l’émergence d’une nouvelle entité, qui réunirait à la fois des services de gestion pour les « talents » et des outils de production audiovisuelle.
Selon l’Autorité de la concurrence, « ce risque consisterait à évincer leurs concurrents sur ces deux marchés en liant contractuellement les influenceurs gérés par Webedia aux productions du groupe Elephant afin de constituer des offres incontournables sur ces marchés ». Mais après étude, il s’est avéré « qu’aucun effet de levier suffisant n’a pu être mis en évidence » pour nuire au marché.
Une première pour l’autorité
Il s’agit d’une première pour l’Autorité de la concurrence. Et sans doute cette inspection ne sera-t-elle pas la dernière du genre : après tout, ces « influenceurs » ont su constituer au fil du temps des communautés fidèles, vastes et relativement jeunes, à l’égard desquels des stratégies de monétisation peuvent être menées, avec des réseaux pour accompagner ces vidéastes devenus des phénomènes médiatiques.
Ainsi, Cyprien, Squeezie et Norman sont assistés de Webedia.
« Les influenceurs sont en situation de monétiser leur activité par des moyens divers : insertion de publicités vidéos dans les programmes qu’ils produisent, sponsorisation de leurs programmes en images, placement de produits, partenariats, participation à des publicités ou à des campagnes promotionnelles ou à des programmes audiovisuels », pointe l’Autorité.
L’occasion pour elle de constater une « monétisation de l’influence et des influenceurs », dont certains ont une « audience considérable » et dont l’activité n’est pas sans risque de dérive, que ce soit en matière de cyberharcèlement ou d’opération commerciale. L’une de ses personnalités, EmmaCakeCup, pointée du doigt par des internautes pour du business douteux, a ainsi décidé de judiciariser le dossier.
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