Free a passé une sale année 2018. Mais le groupe entend rebondir et trace les grandes lignes d’un plan pour 2024.

C’est un aveu d’échec rare pour une entreprise, en particulier pour un groupe tel que Free, qui se flatte d’être à l’avant-garde en matière de télécoms. 2018 a été un échec. L’opérateur le dit lui-même dans un communiqué : cette année a été « marquée par de mauvaises performances commerciales, un manque d’anticipation et des retards d’adaptation ». Constat sévère pour le trublion.

C’est pour redresser la barre que la maison-mère de l’opérateur, Iliad, a développé le plan Odyssée 2024, qui vient d’être révélé le 7 mai. Concocté par l’équipe dirigeante en juin 2018, il vise, comme son nom l’indique, à atteindre une série d’objectifs au cours des cinq prochaines années. Cela concerne aussi bien le fixe et le mobile, mais aussi le marché professionnel et ses activités à l’étranger (l’Italie).

Dans la fibre

En ce qui concerne la fibre optique, l’opérateur entend conserver au niveau national sa place de premier opérateur alternatif dans la fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH). Il vise 4,5 millions de clients FTTH en 2024 et son offre doit pouvoir atteindre 30 millions de foyers. Le groupe veut en particulier se renforcer sur les réseaux d’initiative publique (RIP), « où [sa] part de marché est aujourd’hui faible ».

Iliad souhaite faire de la fibre « un outil de conquête commerciale », ce qui nécessitera un « dispositif commercial mieux adapté » (repositionnement des offres, nouvelle politique de fidélisation, diversification des canaux de distribution). Le groupe entend aussi hausser le rythme du déploiement sur le territoire. En parallèle, dans les RIP, Free signe des accords de cofinancement.

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Une coupe de fibre optique.

Source : arnybo

Dans le mobile

Même objectif que dans le fixe : être le premier opérateur alternatif, qu’il s’agisse de la 4G ou de la future 5G. Free Mobile entend disposer de 25 000 sites pour le très haut et l’ultra haut débit mobile d’ici 2024. L’opérateur souhaite aussi basculer la très grande majorité de ses abonnés (80 %) sur son forfait principal à 19,99 euros par mois. Actuellement, l’offre a conquis 58 % de ses clients.

Côté déploiement, le groupe vise la mise en place de 2 000 nouveaux sites par an mais aussi l’ouverture massive en 4G+ de sites en bande 700 MHz — cette bande de fréquence servira à terme à la 5G. L’objectif de Free est d’avoir déployé 10 000 sites en 700 MHz 4G+ d’ici fin 2019. Sur la 5G, le groupe a commencé à adapter ses actifs et son infrastructure pour être paré dès l’attribution des nouvelles fréquences.

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Un support pour antennes relais.

Source : Leon Brooks

Sur le marché pro

L’opérateur veut apparaître comme un acteur « d’envergure nationale de référence » auprès des entreprises. Ce marché pèse près de 10 milliards d’euros et est sous la coupe d’un duopole. Le groupe vise jusqu’à 5 % de parts de marché d’ici cinq ans et un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires. Le groupe rappelle avoir acquis en début d’année Jaguar Network dans ce cadre.

À l’étranger

La présence internationale d’Iliad est en réalité assez faible. L’Italie constitue aujourd’hui son second grand débouché après la France. D’ici 5 ans, le groupe souhaite avoir étoffé son réseau de façon à compter 12 000 sites sur tout le territoire italien. Il compte aussi atteindre un chiffre d’affaires minimal de 1,5 milliard d’euros. Pour devenir un « acteur de référence » sur place, Iliad entend miser sur la simplicité, la transparence et l’innovation.

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