Emmanuel Macron marche dans les pas d'Arnaud Montebourg sur le dossier Dailymotion. Le ministre veut qu'Orange privilégie un partenaire français ou européen pour le partage du capital de la plateforme de vidéos. Une demande qui survient alors qu'Orange discute avec la holding chinoise PCCW.

Emmanuel Macron est-il en train de revêtir les habits d'Arnaud Montebourg ? C'est la question que l'on peut légitimement se poser au regard de la position qu'est en train d'adopter l'actuel ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur le dossier Dailymotion. Selon les informations du Monde, l'option chinoise envisagée par Orange déplait beaucoup au gouvernement.

"Nous avons demandé à Orange de prendre en compte les éléments de la souveraineté numérique européenne", a confié Emmanuel Macron au quotidien. Autrement dit, l'opérateur français ferait bien de donner la priorité à un partenaire français, ou éventuellement européen, plutôt que de solliciter un allié plus lointain. En creux, c'est la holding hong-kongaise PCCW Ltd qui pose problème.

À la mi-mars, des informations ont fait état de discussions assez avancées entre Orange et PCCW. L'entreprise française, qui contrôle aujourd'hui 100 % du capital de Dailymotion, compte en céder un peu moins de la moitié (49 %) à un partenaire qui l'aiderait à développer la plateforme de vidéos à l'international. L'Asie, qui est la première région en nombre d'internautes, aiguise naturellement bien des appétits.

S'agit de négociations exclusives ? Le Wall Street Journal l'a écrit, mais Orange a démenti l'information.

Quoiqu'il en soit, Orange ne peut pas ignorer la requête de l'exécutif : en effet, l'État français contrôle près d'un quart de son capital. Peut-être PCCW sera-t-il au final le partenaire d'Orange, mais Bercy veut d'abord que toutes les pistes françaises et européennes soient considérées. Et que la preuve soit apportée que PCCW est bien le bon allié dans ce dossier.

Si Arnaud Montebourg n'a pas vraiment mis la forme lorsqu'il s'est opposé à la vente de Dailymotion à Yahoo par Orange, l'ex-ministre n'avait, à nos yeux, pas tort sur le fond. Au-delà de la défense d'un fleuron industriel national en matière d'édition numérique, à l'heure où pullulent les concurrents américains, il s'agit aussi de préserver un vecteur de diffusion culturelle

L'on peut présumer qu'Emmanuel Macron partage ce point de vue au regard des informations du Monde, même s'il n'est plus question de l'Américain Yahoo mais du Chinois PCCW. À ceci près que le ministre y met davantage les formes.

( photo : CC BY LeWeb )

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