Twitter a décidé de clarifier ses règles afin d’indiquer quels comportements d’utilisateurs relèvent d’interdictions passibles d’une sanction. Un effort de pédagogie louable après les répercussions de l’affaire Weinstein, mais qui ne garantit en rien l’efficacité de sa politique de modération.

À défaut de pouvoir prouver la plus grande réactivité de ses équipes de modération, sous le feu des critiques face aux récentes polémiques qui ont émaillé son service, Twitter a décidé de clarifier ses conditions d’utilisation. Et notamment de revenir en détail sur le type de comportement interdit à ses utilisateurs.

Le réseau social, qui a promis à la mi-octobre de renforcer ses mesures contre le harcèlement pour répondre aux attentes du public dans la foulée de l’affaire Weinstein, le producteur hollywoodien accusé de viols et d’agressions sexuelles par de nombreuses femmes, souhaite ainsi préciser quel type de pratique spécifique expose les utilisateurs à un bannissement ou à une suspension temporaire.

Ainsi, concernant le harcèlement, le réseau social rappelle son principe fondateur — « le contexte est important » — avant de détailler ce qu’il considère comme des « avances sexuelles non désirées » : « Il est interdit d’envoyer à une personne des contenus sexuels non désirés, de s’adresser à elle de manière sexuellement explicite ou de faire preuve d’une conduite sexuelle inappropriée de quelque nature que ce soit. »

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De multiples définitions du spam

En outre, toute « conduite autodestructrice » est proscrite, comme l’indiquent les règles actualisées de Twitter : « Il est interdit de promouvoir ou d’encourager le suicide ou les conduites autodestructrices. Lorsque nous recevons des signalements nous informant qu’une personne court le risque de se suicider ou de s’automutiler, nous pouvons prendre différentes mesures afin de lui porter assistance ».

En matière de spam, Twitter dresse la liste de tous les comportements susceptibles de relever de ce qualificatif, dont le fait de s’abonner ou de se désabonner massivement à des comptes sur une courte période, d’envoyer des liens par message privé sans le moindre commentaire, de créer des faux comptes, ou encore de faire l’objet de nombreuses plaintes d’utilisateurs pour spam…

Enfin, la clarification de Twitter met l’accent sur la « violence explicite et le contenu pour adultes », en rappelant que certaines formes de contenus violents (« blessures graves, violences ou procédures chirurgicales ») comme pour adultes (des médias pornographiques) sont autorisés à condition de contenir la mention « contenu sensible » — qui masque automatiquement le contenu à autrui.

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Twitter promet des efforts de pédagogie

Twitter précise toutefois : « [Nous pouvons vous demander] de supprimer des contenus d’une violence excessive, par respect pour des personnes décédées et leurs familles, si nous recevons une demande en ce sens de la part d’une famille ou d’un représentant autorisé. »

Il s’agit là d’une première étape pour le réseau social, qui promet de détailler ces différentes règles au fil des mois — à l’instar de ce que Facebook fait déjà avec sa page « Hard Questions », dédiée aux sujets sensibles sur lesquels ses utilisateurs s’interrogent.

L’enjeu est important pour Twitter, récemment confronté à un boycott d’utilisatrices après avoir suspendu temporairement l’actrice américaine Rose McGowan alors qu’elle dénonçait la loi du silence à Hollywood au lendemain des révélations sur Harvey Weinstein. Un scandale qui a libéré la parole féminine sur la plateforme, y compris en France, avec le succès du hashtag #Balancetonporc, qui invite les femmes à témoigner de tout harcèlement sexuel  subi dans le cadre de leur travail.


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