Le célèbre vidéaste américain Casey Neistat a pris la parole dans une vidéo pour critiquer l’opacité des règles de fonctionnement de la plateforme. Le vidéaste évoque un manque de clarté concernant la monétisation des contenus, notamment lorsque YouTube prend des sanctions contre des vidéos litigieuses.

Dans une vidéo publiée sur YouTube le 17 octobre 2017, l’influent YouTubeur Casey Neistat — dont la chaîne compte 8 millions d’abonnés et plus de 1,8 milliard de vues — ne mâche pas ses critiques à l’égard du service de vidéo détenu par Google. Le réalisateur américain s’en prend notamment, face caméra, aux règles parfois opaques du service concernant la monétisation des contenus.

En effet, Casey Neistat explique avoir décidé de filmer cette vidéo après avoir constaté que l’un de ses contenus avait été temporairement démonétisé de sa chaîne, sans qu’il en soit informé par YouTube. La vidéo en question, en date du 13 octobre, montre notamment dans ses dernières minutes une rencontre entre le créateur et le président indonésien, Joko Widodo.

Manque de clarté

Critiqué pour le manque de clarté sur ses règles de fonctionnement, YouTube a indiqué que les remarques de Casey Neistat avaient été entendues. « Nous avons regardé la vidéo de Casey et avons apprécié que lui et la communauté expriment leur préoccupations, a déclaré un porte-parole de YouTube. Nous savons que cela a été difficile pendant quelques mois, et nous travaillons dur pour améliorer nos systèmes. Nous faisons des progrès, mais nous savons qu’il y a encore beaucoup à faire. »

Casey Neistat est un vidéaste influent de la plateforme : outre la grande communauté d’abonnés qu’il fédère, le réalisateur américain a également conclu un accord pour créer des contenus pour CNN sur le site — un partenariat chiffré en millions de dollars. Dans sa vidéo, le créateur estime que les changements apportés par YouTube à sa plateforme représentent une « menace existentielle pour l’ensemble du business sur YouTube. »

Une « menace existentielle »

Pour rappel, Google s’est trouvé en mars dernier confronté à un boycott massif de sa plateforme publicitaire en ligne. En effet, de nombreuses grandes marques avaient découvert que leurs contenus publicitaires se trouvaient associés à des sites ou des vidéos de propagande terroriste ou d’extrême droite.

Face au scandale provoqué par l’enquête du Times sur le sujet, Google avait alors supprimé plusieurs de ces vidéos litigieuses, ce qui n’avait pas empêché YouTube de voir sa crédibilité mise en cause. En effet, la plateforme est censée s’assurer que les créateurs éligibles à la monétisation publient des vidéos respectant ses conditions d’utilisation.

Dans la foulée de cet incident, Google avait fait savoir que ses mesures contre les faux créateurs de contenus sur YouTube seraient renforcées — ces derniers pouvant tout simplement se voir bannis du système publicitaire de Google.

Or, Casey Neistat estime dans sa vidéo que de telles décisions prises par YouTube ne sont pas communiquées correctement aux vidéastes. « La chose qui m’a le plus inquiété… était le manque de communication, le manque de transparence de la part de YouTube », déclare le réalisateur.

« Cela pue l’hypocrisie »

Plus récemment, YouTube a pris la décision de bannir certains tutoriels vidéo sur les armes à feu, au lendemain de la tuerie de Las Vegas. Plusieurs contenus évoquaient en effet un dispositif — légal aux États-Unis — permettant d’augmenter la cadence des tirs d’une arme à feu, un procédé utilisé par l’auteur de la fusillade. Plus largement, les contenus liés à l’événement ont été démonétisés par YouTube.

Or, le vidéaste dénonce une forme d’ « hypocrisie » de la part de YouTube, car certains contenus ne se sont pas vus appliquer de telles restrictions alors qu’ils y étaient éligibles. Ainsi, une vidéo de l’humoriste Jimmy Kimmel évoquant la tuerie de Las Vegas a pu continuer à diffuser des publicités.

Vers un exode des vidéastes influents ?

« Cela pue d’une certaine manière l’hypocrisie, regrette Casey Neistat, et encore une fois, la communauté se sent comme un citoyen de seconde classe. » Le vidéaste est loin d’être le premier à critiquer le manque de transparence de YouTube ; néanmoins, la portée de ses interventions pourrait être plus importante que celles de ses prédécesseurs, en touchant notamment un auditoire plus large.

Casey Neistat estime que YouTube n’est pas à l’abri d’un exode de ses utilisateurs les plus influents : il mentionne le potentiel de Netflix, Amazon, Hulu ou encore Twitch, autant de plateformes dotées de fonds importants, qui pourraient être intéressées à l’idée d’accueillir des créateurs mécontents de la plateforme vidéo de Google.


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