L’Agence spatiale européenne et ArianeGroup ont signé un accord pour la conception de deux démonstrateurs des moteurs qui équiperont les lanceurs européens vers 2030.

Prometheus n’est pas seulement le titre d’un film de science-fiction réalisé par Ridley Scott. C’est aussi le nom d’un programme consistant à construire un moteur réutilisable à bas coût qui équipera les futurs lanceurs européens vers 2030, dont la nouvelle fusée Ariane 6, dont le premier vol aura lieu au mois de juillet 2020 (avec un moteur Vulcain).

Pour la fabrication d’un tel moteur, c’est en direction d’ArianeGroup que l’Agence spatiale européenne s’est tournée avec la signature, en juin 2017, d’une première tranche du contrat. Et le 14 décembre, les deux parties ont conclu un accord de 75 millions d’euros pour concevoir, réaliser et tester deux démonstrateurs Prometheus. Les premiers essais doivent avoir lieu en 2020.

ESA/DUCROS David, 2016

ESA/DUCROS David, 2016

« Le démonstrateur apportera des évolutions majeures, dont la numérisation du contrôle et du diagnostic moteur, ou encore la production par impression 3D, dans un environnement d’usine connectée », déclare  ArianeGroup. « La réussite d’un tel défi technologique repose sur une conception résolument nouvelle et sur l’utilisation de méthodes et de moyens innovants de conception et de production ».

Adieu hydrogène liquide, bonjour méthane

La coentreprise entre Safran et Airbus explique en particulier que le nouveau moteur ne fera pas appel au couple  oxygène et hydrogène liquides mais à un assemblage de méthane et d’oxygène liquide, ce qui constitue un « changement de la filière traditionnelle d’ergols d’Ariane ». Les ergols sont en quelque sorte le carburant qu’utilise la fusée pour décoller et atteindre l’espace.

Le Centre national d’études spatiales est aussi embarquée dans cette aventure, au niveau de la conception de Prometheus. L’enjeu est de taille : outre la possibilité de réutiliser ces moteurs, d’importantes économies sont attendues : un propulseur Prometheus ne doit coûter qu’un million d’euros. C’est dix fois moins que le coût de production d’un moteur de type Vulcain 2.


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