Le directeur général de la Nasa a alerté les parlementaires américains sur les progrès très importants de la Chine dans le domaine spatial. Il a également souligné que certains programmes civils n’en sont pas vraiment.

Certains programmes civils chinois dans l’espace n’ont de civils que le nom. Voilà, en somme, l’accusation portée par l’administrateur général de la Nasa, Bill Nelson, lors d’une audition devant les parlementaires américains, en fin de semaine dernière. Une rencontre qui portait initialement sur le budget de l’agence spatiale américaine pour 2025.

« Nous pensons qu’une grande partie de leur prétendu programme spatial civil est un programme militaire », a lancé Bill Nelson aux membres de la Chambre des représentants, cité par le Guardian. En conséquence, a-t-il ajouté, les États-Unis doivent faire preuve de vigilance et ne relâcher ni la garde, ni les efforts en matière spatiale.

La Chine « est très, très secrète »

Bill Nelson n’a pas particulièrement détaillé quelles sont les missions spatiales de la Chine qui auraient un objectif militaire caché. « Elle est très, très secrète », a-t-il relevé. Surtout, sa montée en puissance est vraiment rapide — Bill Nelson a même parlé de « progrès extraordinaires », surtout lors des dix dernières années.

Le déploiement d’une station spatiale chinoise de grande taille au début des années 2020 en est la démonstration la plus notable. Ses missions de plus en plus complexes vers la Lune sont aussi des indicateurs forts. Pékin a pu déposer un astromobile sur la face cachée du satellite. Le pays est allé aussi des échantillons lunaires, qu’il a ramené sur Terre.

Tiangong
Représentation de la station Tiangong. // Source : Shujianyang

Parmi les activités chinoises qui suscitent l’inquiétude de la Nasa, et aussi celle du Pentagone et de la Maison-Blanche, figure vraisemblablement cette mission secrète lancée en décembre 2023. Selon le communiqué, il s’agit d’un « engin spatial d’essai réutilisable » qui restera en orbite autour de la Terre « un certain temps », avant de rentrer en Chine.

Ce véhicule chinois, qui est parti en même temps qu’une mission similaire des États-Unis, en est en fait à son troisième essai. Il y en avait déjà eu un en septembre 2020 et un autre en août 2022. Nul doute que Washington et Pékin suivent le véhicule de l’autre autour de la Terre, comme les autres grandes puissances spatiales.

Déjà en mars, un général de brigade de la Space Force — la branche des forces armées des États-Unis chargée de mener des activités militaires dans l’espace — a esquissé un scénario dans lequel la Chine pourrait utiliser la Lune à des fins militaires, à plus ou moins long terme. La nature de cet usage militaire n’est pas claire à ce stade.

Pour Bill Nelson, il est souhaitable que la Chine « revienne à la raison et comprenne que l’espace civil est destiné à des utilisations pacifiques », mais, selon lui, Pékin n’en a pas fait la démonstration. En termes de calendrier, la Chine vise un alunissage d’un équipage à partir de 2030, à une date qu’il reste à préciser. Pour les USA, le planning est 2026.

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