La Nasa semble désormais comprendre ce qu’il se passe avec la sonde Voyager 1, qui évolue désormais au-delà du Système solaire. Mais les mesures correctrices pourraient prendre du temps.

La course pour sauver Voyager 1 est lancée, mais il ne s’agira pas ici d’un sprint : c’est plutôt un marathon qui attend les ingénieurs de l’agence spatiale américaine. En effet, d’après un point d’étape de la Nasa partagé le 4 avril, il faudra probablement des semaines — peut-être des mois — pour rétablir le fonctionnement de la sonde spatiale.

Se déplaçant à plus de 24 milliards de km de la Terre, une distance que l’esprit humain peine à appréhender, Voyager 1 constitue à ce jour l’objet humain le plus éloigné de la Terre — et c’est un appareil encore en état de marche. De fait, l’engin est un « éclaireur » exceptionnel pour explorer un environnement jamais mesuré sur place : le milieu interstellaire.

Vue d'artiste de Voyager 1. // Source : NASA/JPL-Caltech
Vue d’artiste de Voyager 1. // Source : NASA/JPL-Caltech

Seulement, Voyager 1 est un projet vieillissant. La sonde a quitté la Terre en 1977 (il y a 47 ans !). Ses réserves de carburant s’épuisent inexorablement. Ses instruments scientifiques, quand ils ne défaillent pas, sont petit à petit éteints. Et les communications avec la planète bleue prennent plus de vingt heures. Juste pour l’aller.

C’est dans ce contexte particulier, hors du Système solaire, que la sonde a été victime d’une avarie logicielle à la fin de l’année 2023. Dans les mois qui ont suivi, la Nasa n’a pas caché le caractère préoccupant de la défaillance, en évoquant un « problème grave. » Le signal radio reçu précédemment ne contenait pas la moindre donnée exploitable.

Obtenir de nouveau des données exploitables

Mais à la mi-mars 2024, l’espoir a ressurgi. Le problème, impliquant le sous-système de données de vol (ou FDS, pour « flight data subsystem »), est lié à une petite portion de mémoire corrompue dans l’un des ordinateurs de bord de Voyager 1. C’est ce segment qui est la cause de la transmission de données inutilisables vers la Terre.

En l’espèce, cet ordinateur regroupe les données scientifiques et techniques de la sonde avant que l’unité de modulation télémétrique et l’émetteur radio n’envoient les données vers la Terre. Les évaluations de la Nasa chiffrent à 3 % le total de la mémoire du FDS affecté par cette corruption — ce qui a pour effet d’entraver le bon fonctionnement de l’ordinateur.

Une corruption touchant 3 % de la mémoire

Est-ce réparable ? Impossible évidemment d’envoyer un technicien pour une intervention sur place. La Nasa croit cependant que l’on peut « faire fonctionner le FDS normalement sans la mémoire inutilisable, ce qui permettrait à Voyager 1 de recommencer à renvoyer des données scientifiques et techniques. »

Quant à savoir ce qui a entraîné la sortie de route du FDS, la Nasa n’est sûre de rien. Une seule puce responsable du stockage d’une partie de la portion affectée de la mémoire pourrait être en cause. Cette défaillance pourrait tout à la fois venir du contact de la puce avec particule énergétique… ou bien, plus simplement, du vieillissement du composant.

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