Prometheus : l'Europe lance le chantier des moteurs qui propulseront ses fusées de demain
Prometheus n'est pas seulement le titre d'un film de science-fiction réalisé par Ridley Scott.
Pour la fabrication d'un tel moteur, c'est en direction d'ArianeGroup que l'Agence spatiale européenne s'est tournée avec la signature, en juin 2017, d'une première tranche du contrat. Et le 14 décembre, les deux parties ont conclu un accord de 75 millions d'euros pour concevoir, réaliser et tester deux démonstrateurs Prometheus. Les premiers essais doivent avoir lieu en 2020.
« Le démonstrateur apportera des évolutions majeures, dont la numérisation du contrôle et du diagnostic moteur, ou encore la production par impression 3D, dans un environnement d’usine connectée », déclare ArianeGroup. « La réussite d’un tel défi technologique repose sur une conception résolument nouvelle et sur l’utilisation de méthodes et de moyens innovants de conception et de production ».
La coentreprise entre Safran et Airbus explique en particulier que le nouveau moteur ne fera pas appel au couple oxygène et hydrogène liquides mais à un assemblage de méthane et d'oxygène liquide, ce qui constitue un « changement de la filière traditionnelle d’ergols d’Ariane ». Les ergols sont en quelque sorte le carburant qu'utilise la fusée pour décoller et atteindre l'espace.
Le Centre national d'études spatiales est aussi embarquée dans cette aventure, au niveau de la conception de Prometheus. L'enjeu est de taille : outre la possibilité de réutiliser ces moteurs, d'importantes économies sont attendues : un propulseur Prometheus ne doit coûter qu'un million d'euros. C'est dix fois moins que le coût de production d'un moteur de type Vulcain 2.