Le gouvernement fédéral américain a déposé une ordonnance, exigeant auprès de Twitter que soit révélée l’identité d’un compte critiquant la politique anti-immigration de Donald Trump. Le réseau social a refusé, invoquant la liberté d’expression.

Twitter a déposé ce 6 avril 2017 une poursuite en justice contre le gouvernement américain. En effet, ce dernier a pris une ordonnance exigeant que le réseau social révèle l’identité d’une personne animant un compte fortement opposé à la politique sur l’immigration menée par Donald Trump.

Le réseau social invoque le principe de la liberté d’expression pour justifier son refus de ne pas dévoiler l’identité du propriétaire du compte @ALT_uscis. Comme l’indique Reuters, la plainte déposée au tribunal fédéral de San Francisco suspecterait ce compte d’être le fruit de l’activité d’au moins un employé fédéral en charge de l’immigration.

L’acronyme « US CIS » serait une référence aux services en charge de la citoyenneté et de l’immigration, intégré au Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Le compte en question se décrit lui même comme en « immigration résistant » dans sa biographie Twitter. @ALT_uscis tweete régulièrement contre la politique migratoire prônée par Donald Trump, critiquant par exemple le mur qu’il projette de construire le long de la frontière américaine avec le Mexique.

Comptes alternatifs

En janvier 2017, la censure mise en place par l’administration Trump avait conduit des scientifiques, membres des principales agences américaines, à créer des comptes Twitter alternatifs, reconnaissables au préfixe « Alt » mentionné dans leur pseudonyme. En effet, le Président des États-Unis s’était lancé, quelques jours après son investiture, dans une véritable opération de muselage à l’égard de ces agences, exigeant que toutes leurs publications scientifiques fassent au préalable l’objet d’un accord du gouvernement. Les scientifiques avaient alors créé ces comptes Twitter comme signe de leur résistance.

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Toujours selon Reuters, le porte-parole de Twitter, Nick Pacilio, n’a fait aucun commentaire à la question de savoir si le gouvernement fédéral avait exigé des informations sur d’autres comptes Twitter ouvertement opposés à Donald Trump. Néanmoins, le réseau social a invoqué le premier amendement de la constitution américaine pour indiquer que les utilisateurs de Twitter étaient dans leur droit s’ils souhaitaient diffuser un discours politique sous pseudonyme et de manière anonyme. Le texte a également été tweeté par le compte @ALT_uscis.

Le Département de la Sécurité Intérieure des États-Unis, qui occupe la position de défendeur dans ce procès, n’a pour l’instant fait aucun commentaire, de même que le Département de Justice et la Maison Blanche.

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