Apple a effectué une modification concernant la manière dont certaines applications sont présentées sur l'App Store. Les logiciels reposant sur le principe du "freemium" ne pourront plus prétendre à la gratuité sur la plateforme de téléchargement. En effet, ces programmes incluent des fonctionnalités payantes. Associées au terme "Gratuit", elles étaient ambiguës et pouvaient induire l'usager en erreur.

Les applications iOS intégrant des fonctionnalités payantes ne peuvent désormais plus utiliser le bouton "Gratuit" sur l'App Store. À la place, signale l'AFP, la plateforme de téléchargement fournie par Apple affiche un bouton "Obtenir" dont l'intitulé doit permettre de ne plus induire les usagers en erreur. Pour le reste, comme le téléchargement et l'installation, aucun changement n'est à signaler.

En apparence anodine, cette évolution sémantique est en réalité très importante car les applications incluant des achats intégrés ("in-app") arborent souvent une façade gratuite alors que les options les plus intéressantes nécessitent de verser de l'argent.  Ce modèle économique, baptisé "freemium", apparaît notamment dans les logiciels à destination des mineurs, comme les jeux vidéo.

Ces dernières années, des faits divers sont apparus à cause de cette prétendue gratuité. En 2012 par exemple, un magistrat américain a accepté d'ouvrir un recours collectif contre Apple pour avoir incité au téléchargement de jeux "gratuits" qui poussent en réalité le joueur à acheter des améliorations. Une jeune fille de 9 ans a ainsi dépensé 200 dollars dans des jeux se présentant comme "gratuits".

Soucieux de circonscrire ce problème, la Commission européenne a engagé des consultations avec les autorités nationales et les principaux acteurs de l'industrie des applications mobiles pour élaborer un cadre plus précis sur les achats intégrés. Quatre grands axes ont alors été dégagés, dont trois portent spécifiquement sur la fausse gratuité des applications freemium :

  • les jeux annoncés comme gratuits ne devraient pas induire le consommateur en erreur quant aux coûts réels impliqués ;
  • les jeux ne devraient pas encourager directement les enfants à acheter des applications intégrées dans un jeu ou persuader un adulte d’en acheter pour eux ;
  • les consommateurs devraient être dûment informés des modalités de paiement et les achats ne devraient pas être débités au travers de paramètres par défaut sans le consentement exprès des consommateurs ;

Outre la modification sémantique, Apple a pris d'autres mesures pour éviter l'achat involontaire d'une application payante ou de paiement imprévu dans un logiciel freemium. Outre le contrôle parental, une catégorie "Enfants" a vu le jour sur l'App Store et un contrôle des achats plus strict sera possible grâce à l'option "partage familial" dans iOS 8.

Google, qui gère l'autre grande plateforme de téléchargement dans l'univers des mobiles, a aussi effectué un changement de même nature. Les applications qui incluent des fonctionnalités payantes ne sont plus associées au bouton "Gratuit". À la place figure un bouton "Télécharger", accompagné d'un message signalant la possibilité d'effectuer des achats au sein du programme.


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