Si le piratage avait un impact avéré sur le nombre d'entrées en salle, les investisseurs qui misent leur argent sur le succès d'un film regarderaient la sortie des films sur BitTorrent avec angoisse. Or ce n'est pas le cas, selon une étude menée par un économiste américain.

The Hollowood Stock Exchange (HSX) est un jeu en ligne créé en 1996, qui simule de façon réaliste une place boursière dédiée aux films produits aux Etats-Unis. Les investisseurs achètent ou revendent des actions sur les films qui doivent sortir au cinéma (ou même sur les acteurs) en fonction du succès qu'ils leur prédisent. La place de marché est constamment alimentée d'informations sur l'actualité cinématographique, qui doivent permettre aux investisseurs de prendre des décisions éclairées d'achat ou de revente, et a la réputation de bien refléter le succès réel des films au box office. C'est donc un jeu, mais il est pris très au sérieux.

Assez pour que l'économiste américain Koleman Strumpf s'y intéresse de près, pour tenter de voir comment le marché réagit à la diffusion de copies piratées des films avant leur sortie. Le chercheur est déjà l'auteur depuis de très nombreuses d'études qui tendent à démontrent qu'il n'y aurait pas d'impact du P2P sur les ventes (2004), voire qu'il y aurait un apport positif du piratage à la société tout entière (2010). 

Dans cette nouvelle étude (.pdf), Krumpf compare l'évolution de la cotation des films entre 2003 et 2009 avec la date de sortie des premières versions piratées sur The Pirate Bay et d'autres sites de liens BitTorrent. L'économiste en conclut qu'il n'y a pas ou très peu d'effet économique anticipé par les investisseurs de la disponibilité d'une version piratée. "Ce n'est peut-être pas surprenant compte compte de la qualité faible des sorties précoces sur les réseaux de partage de fichiers", avance-t-il.

Mais il remarque que lorsque le film arrive sur BitTorrent peu de temps avant la sortie officielle du film au cinéma, l'effet est légèrement positif sur les revenus générés au box office. Koleman Strumpf émet l'hypothèse que la sortie du film piraté ne fait que renforcer les campagnes publicitaires qui précèdent la sortie officielle, et permettent au film de mieux rencontrer son public. Néanmoins il limite cette hypothèses aux seules versions de piètre qualité, qui ne permettent pas réellement de satisfaire les spectateurs.

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