L’un des cadres d’Uber a été poussé à la démission au motif qu’il n’a pas fait état, au moment de son embauche, des accusations de harcèlement sexuel le visant dans sa précédente entreprise.

L’affaire a éclaté à la mi-février avec la publication d’un long témoignage de Susan J. Fowler, une ancienne ingénieure chez Uber, qui a fini par quitter l’entreprise à cause de ses pratiques inadmissibles en matière de sexisme, de ressources humaines et de management. Depuis, de nouvelles révélations en ont remis une couche, dénonçant des attitudes chauvines, racistes et homophobes dans le groupe.

Ébranlé par ces aveux, consternants pour Uber, qui a déjà une réputation sulfureuse du fait de son comportement à la hussarde vis-à-vis des législations nationales, son patron, Tavis Kalanick a tenté de reprendre la main en lançant une enquête et assuré qu’il n’y a « aucune place pour ce type de comportement chez Uber — et n’importe qui se comportant de cette manière ou estimant que c’est normal sera viré ».

Travis Kalanick. Crédit photo Dan Taylor/Heisenberg Media.

Crédits : Dan Taylor

Ces menaces viennent d’être mises à exécution. CNET rapporte qu’Uber a poussé à la démission son chef de l’ingénierie, Amit Singhal. La raison ? Ce dernier a omis de dire qu’il a été impliqué dans une affaire de harcèlement sexuel lorsqu’il était en poste chez Google, son précédent emploi. L’intéressé a accepté de plier bagage mais a rejeté en bloc les accusations dont il fait l’objet.

« Je veux que tout le monde sache clairement que je ne tolère pas et n’ai pas commis de tels actes. Au cours de mes vingt ans de carrière, je n’ai auparavant jamais été accusé de quoi que ce soit et la décision de quitter Google était la mienne », écrit-il dans un mail consulté par nos confrères. Cependant, Re/Code indique qu’il y a bel et bien eu une plainte contre lui quand il était chez Google.

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D’après les informations du site américain, la plainte a été déposée par une salariée de Google et celle-ci a visiblement été jugée assez crédible pour que la firme de Mountain View cherche à le licencier. Licenciement qui ne surviendra jamais puisque l’ingénieur a choisir de démissionner en février 2016, officiellement pour des raisons personnelles et par le souhait de conduire projets philanthropiques.

Chez Google, Amit Singhal a travaillé pendant 15 ans. Son rôle a été déterminant pour la société puisqu’il a amélioré son algorithme de recherche, en améliorant ses critères de tri mais surtout en réécrivant une bonne partie du code source. « M. Singhal est le maître de ce que Google appelle son algorithme de classement  », écrivait le New York Times à son sujet en 2007.


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