C’est un enjeu pour la sécurité routière : il a été constaté qu’il est possible de faire lire de mauvaises indications routières à certains capteurs qui sont dans des voitures, sans avoir besoin de déployer d’importants moyens.

Il n’en faut parfois pas beaucoup pour arriver à tromper les capteurs d’une voiture. Un simple projecteur suffit, par exemple, pour faire lire des informations inexactes à une automobile. C’est ce qu’une récente démonstration a permis de montrer : il a été possible de tromper un véhicule Renault Captur sans qu’il soit nécessaire de déployer de grosses compétences informatiques.

Plus exactement, c’est un système d’aide à la conduite automobile (ADAS — Advanced Driver Assist System) qui s’est fait berner. L’équipement, un Mobileye 630, qui est décrit comme le « troisième œil du véhicule », a en effet interprété une image d’un panneau de signalisation, projetée sur un mur par un drone, comme s’il s’agissait d’un panneau tout à fait normal.

Un faux panneau projeté sur un mur

Dans la vidéo de démonstration, on voit ainsi le drone se mettre en vol stationnaire près d’un pilier et projeter une image d’un panneau 90 dessus, alors qu’un rapide coup d’œil aux alentours permet de comprendre bien que cette zone n’est pas du tout faite pour aller vite. La limitation de vitesse est en fait de 30 km/h. Sauf que le Mobileye 630 n’a pas été en mesure de faire la part des choses.

Ce qui est heureux dans cette affaire, c’est que le Mobileye 630 n’est pas un composant qui a la main sur les opérations de conduite. Ici, l’automobiliste a toujours le contrôle du véhicule et le Mobileye, lui, ne fait que donner des informations périphériques (alerte collision, détection des motos des vélos et des piétons, alerte de franchissement de ligne, avertissement de survitesse et de distance de sécurité…).

Renault Captur

Renault Captur

La vidéo ne montre pas le Renault Captur accélérer dès que le Mobileye 630 croit voir un panneau autorisant à rouler à 90 km/h. La séquence montre d’ailleurs que le véhicule reste sous le contrôle du conducteur, puisque la vitesse affichée sur le compteur est autour de 20 km/h et rien de dangereux ne se produit au cours de la démonstration.

Cela étant, une mauvaise compréhension de l’environnement pourrait avoir des effets bien plus préoccupants si la conduite en est altérée. Or, plus l’on monte dans les degrés de l’autonomisation du véhicule, plus le nombre d’opérations critiques confiées au système de bord augmente. Une voiture grandement ou totalement autonome pourrait peut-être se faire avoir comme le Mobileye 630.

Un risque modéré pour la sûreté des voitures

Il convient toutefois de nuancer ce risque, puisque les automobiles récupèrent et traitent des informations de sources diverses. Le système de bord peut dès lors être en mesure de détecter un éventuel conflit entre ce que verrait à tort un capteur et les informations sur la portion routière sur laquelle se trouve la voiture, en se basant sur son emplacement GPS.

La multiplication des capteurs et des sources d’information constitue une bonne parade à ce type de duperie, qui souligne utilement les limites des dispositifs qui sont embarqués dans les véhicules. Assurément, ce sont des sujets sur lesquels les industriels doivent encore progresser. On pense par exemple aux algorithmes de reconnaissance d’image et de forme, qui sont entraînés à identifier d’un coup d’œil tout ce qu’il y a aux alentours sans se tromper. C’est un enjeu de sécurité routière.

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