Xiaomi, le géant de la tech, qui a secoué l’industrie automobile avec sa berline électrique SU7, semble préparer un virage stratégique majeur. Selon un brevet trouvé ce 11 décembre par le média chinois IT Home, Xiaomi envisagerait d’intégrer des moteurs thermiques dans ses futurs modèles.
Pour les puristes de la mobilité électrique, cela ressemble à un crime de lèse-majesté. À quoi faut-il s’attendre ?
Un brevet pour une jauge à essence qui sème le doute
Le document, enregistré sous le numéro « CN119102488A », décrit concrètement un « affichage du niveau du réservoir de carburant ». Selon le média local, un autre système a été breveté. Ce dernier récupère le niveau d’essence et le « compare avec une mesure collectée par un capteur ». Lorsque la différence entre les deux valeurs dépasse un seuil prédéfini, le dispositif effectue au moins deux ajustements successifs de la valeur affichée.
Bref, c’est plutôt abstrait et cela nous amène surtout à la question suivante : pourquoi un constructeur qui ne vend que des véhicules électriques aurait-il besoin de breveter une jauge à essence ?
Xiaomi se met aux EREV ?
Tout porte à croire que le constructeur se dirige vers la technologie EREV (Extended Range Electric Vehicle), ou véhicule électrique à prolongateur d’autonomie en français.
Pour mémoire, ce type de voiture reste propulsé exclusivement par l’électricité. Un moteur thermique est intégré à la chaîne de traction, mais il n’est pas relié aux roues. Son unique rôle est de tourner à régime constant pour alimenter la batterie en roulant, agissant comme un générateur embarqué. Ce système permet de revendiquer une autonomie rassurante pour certains automobilistes, puisqu’elle dépasse souvent les 1 000 ou 1 200 km théoriques.
Si ce choix peut décevoir les fans de la première heure, il s’explique par une logique implacable de marché. En Chine, la catégorie des EREV est en pleine explosion, portée par le succès de concurrents comme Li Auto ou Aito (partenaire de Huawei). Après avoir tout raflé avec les SU7 et YU7, Xiaomi semblerait également vouloir se tailler une part du gâteau en proposant des versions EREV de ses modèles. On reste quand même sceptique sur la pertinence de se lancer sur un tel segment, déjà pour l’intérêt très limité de cette motorisation, et parce que le constructeur croule déjà sous les commandes.
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