Les nouvelles normes chinoises de recyclage atteignent des taux record, rappelant que la fin de vie des voitures électriques peut être exemplaire… si l’on s’en donne les moyens.

La Chine est souvent critiquée pour sa surproduction, ses subventions et son dumping industriel. Mais, sur tous les sujets relatifs aux batteries, le pays a pris une vraie longueur d’avance. Il est une véritable locomotive en matière d’innovation, de production, mais aussi de recyclage. Le pays progresse également très rapidement pour établir un cadre réglementaire qui ne laisse pas de place à l’approximation. C’est justement ce qui nous intéresse ici, concernant les normes de recyclage qui devraient rapidement trouver un écho international.  

Selon la télévision publique chinoise, reprise par CarNewsChina le 18 octobre 2025, les programmes pilotes mis en place dans le cadre des nouvelles normes nationales auraient permis de récupérer jusqu’à 99,6 % du nickel, du cobalt et du manganèse contenus dans les batteries lithium-ion (NMC), ainsi que 96,5 % du lithium. Et cela devrait devenir la norme à tenir pour l’avenir.

La Chine est déjà à fond sur le recyclage

Ce n’est pas qu’une simple promesse marketing, mais bien l’avenir de la filière batterie. L’Administration d’État chinoise de régulation du marché a déjà validé 22 standards nationaux, dont 5 nouveaux textes couvrant toute la chaîne : de la détection de l’énergie résiduelle au démontage, et du traitement chimique jusqu’à la réutilisation des matériaux. Les taux de récupération affichés dépassent même les objectifs européens fixés pour 2031 (95 % pour cobalt, cuivre, plomb, nickel et 80 % pour le lithium à partir de 2032), preuve que la Chine n’a pas seulement appris à produire des batteries, mais aussi à en gérer tout le cycle de vie.

Composition des batteries // Source : Volkswagen
Composition des batteries. // Source : Volkswagen

Concrètement, les batteries usagées ne sont plus simplement démontées : leur contenu est désormais réinjecté dans la filière industrielle, permettant la récupération presque intégrale des métaux critiques. Le pays veut ainsi boucler la boucle, en transformant ses millions de batteries en fin de vie en matière première pour les nouvelles.

Le gouvernement chinois prévoit dorénavant de créer un comité technique national du recyclage des batteries, réunissant l’ensemble des acteurs : producteurs de cellules, recycleurs, raffineurs, constructeurs et chercheurs. Le pays veut devenir la référence mondiale en matière de réutilisation des batteries et influencer les futures normes internationales.

Un modèle à suivre ?

Ces résultats impressionnants ne signifient pas encore que tout le parc chinois atteint de tels niveaux de recyclage : il s’agit encore de projets pilotes. Néanmoins, ils montrent que la récupération quasi totale des métaux est possible à grande échelle.

Les experts chinois participent activement à la rédaction des futures normes internationales de la CEI (Commission électrotechnique internationale), notamment sur le diagnostic des batteries de seconde vie ou les protocoles de « décharge profonde » avant démantèlement. Autrement dit, la Chine veut aussi participer à écrire les règles du recyclage à l’échelle mondiale.

Alors, faut-il s’en inquiéter ou s’en inspirer ? Probablement un peu des deux. Le recyclage des batteries n’a rien d’un fantasme vert : il fonctionne déjà, et à grande échelle. Si la Chine atteint 99,6 % de récupération, cela prouve surtout qu’une filière performante est possible… à condition de la rendre rentable et obligatoire. En tout cas, tout cela permettrait de tordre le cou à quelques idées reçues sur la fin de vie des batteries.

La question n’est donc plus de savoir si l’on peut recycler les batteries, mais pourquoi on ne le fait pas encore aussi bien qu’en Chine.

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