Quelques jours après la présentation du Mercedes GLC au salon de Munich qui introduisait aussi un écran en pleine largeur, Porsche fait de même avec son futur Cayenne Electric. Nous avons pu découvrir en avant-première l’intérieur du nouveau Porsche Cayenne à Leipzig, le 25 septembre 2025. Si côté performances, on n’a rien à redire sur ce que propose Porsche, du côté de la technologie embarquée et des écrans intégrés, notre regard est plus critique.
Cette nouvelle mode de l’écran XXL est-elle vraiment un argument en faveur du constructeur allemand ? Cette stratégie est certainement influencée par le besoin de plaire à une clientèle chinoise. Mais, du côté de la clientèle historique, remplacer des matériaux nobles par une dalle tactile n’est pas forcément apprécié.
Un écran central plié qui surprend
L’écran central Flow Display n’est pas incurvé, il apparaît comme plié. Cette césure fait la distinction entre la partie supérieure pour l’affichage et la partie inférieure pour la commande tactile. Cela doit rendre les fonctions essentielles accessibles du bout des doigts, même en roulant, car le poignet peut se reposer sur le support prévu à cet effet (« ferry pad »). Il est vrai que souvent, avec les tablettes flottantes dans les véhicules, on doit arrimer sa main sur un bord pour viser juste. Porsche tente une autre approche.
Sur le papier, la solution est plutôt intéressante, mais j’ai un peu peur que ce système ait surtout été imaginé pour être manœuvré par une main d’homme. N’ayant pas forcément de longues mains, je ne peux pas réellement pianoter avec le poignet posé, ma course est vite limitée pour toucher les différentes zones de la partie basse de l’écran. Et, à l’approche de la pliure, je dois tordre ma main pour que ce soit le côté du doigt qui fasse contact avec l’écran : la faute à des ongles un peu longs (un souci que pourraient rencontrer les conductrices adeptes de belles manucures). Ce ne sera peut-être pas forcément la zone la plus utilisée, mais je reste circonspecte sur le gain d’ergonomie de l’innovation. Par contre, les boutons de clim’ et autres raccourcis tombent en effet bien sous la main.
On apprécie aussi que Porsche ait conservé des boutons physiques, notamment pour régler le volume du son ou la puissance de la ventilation. D’ailleurs, la marque a également pensé au « bouton magique » qui permet de créer un raccourci pour désactiver les aides à la conduite agaçantes.
Un écran sur toute la largeur pour le passager
Le Porsche Cayenne peut être équipé de trois écrans au maximum sur la planche de bord : le combiné d’instrumentation du conducteur, l’écran plié central, qui peut être associé à un écran passager qui forme alors un seul écran continu.
Même si cet écran passager est optionnel, on sait qu’il sera mis en avant au lancement du modèle, comme c’est le cas pour le GLC de Mercedes. Si visuellement cette grande surface en écran fait son petit effet, au quotidien cette solution apparaît un peu comme un gadget. Cette mode permet aux constructeurs allemands de concurrencer les marques chinoises sur ce marché accro à la technologie, mais son intérêt est beaucoup plus sujet à débat en Europe. Avec une telle accumulation de dalles lumineuses, les constructeurs n’ont plus besoin de faire d’effort sur les matériaux de la planche de bord que l’on ne voit même plus. C’est un peu triste, car c’était aussi ce qui faisait leur force par rapport à la concurrence chinoise.
Android Automotive OS pour l’infodivertissement
Plutôt qu’un système propriétaire rigide, Porsche opte désormais pour Android Automotive OS comme système d’exploitation. Ce n’était pas le cas sur Taycan, mais était déjà présent sur le Macan électrique.
La personnalisation est au cœur du système : widgets, application « Themes », cockpit sonore, et éclairage d’ambiance RGB (30 couleurs), le tout coordonné avec différents modes d’ambiance. Au quotidien comme sur long trajet, le Cayenne peut se transformer en jukebox ou console de jeux grâce à son App Store intégré. On y retrouve déjà Apple Music, Spotify, Audible, YouTube ou encore DAZN.
L’intelligence artificielle du Voice Pilot doit permettre des interactions naturelles pour la recherche de données (restaurants, météo) ou la gestion du véhicule par la voix. Il comprend les questions liées entre elles pour mieux répondre à son utilisateur.
Porsche tente un numéro d’équilibriste entre l’ADN sportif de la marque et la surenchère technologique. Pas évident de ne pas s’y perdre à notre tour.
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