Du circuit au off-road, rien ne semble effrayer le Porsche Cayenne électrique : on a testé ce SUV qui ne fait pas dans la demi-mesure

Jusqu’à présent, l’un des rares SUV à pouvoir affronter les tours de circuit à haute intensité s’appelait Hyundai Ioniq 5N, mais Porsche a décidé de ne pas se laisser faire. Le prochain Porsche Cayenne électrique a de quoi lui aussi faire parler la poudre. Ce qui surprend d’autant plus, c’est que le modèle ne s’arrête pas seulement à de belles performances sur route, il assure aussi lorsque l’on s’attaque à du franchissement. Même si beaucoup des futurs propriétaires n’iront ni taquiner un circuit, ni s’aventurer en off-road, cela donne une bonne idée du travail accompli par les équipes de Porsche pour développer ce modèle.

Porsche nous a invités à découvrir une partie des innovations techniques du Cayenne Electric dans son centre d’essai de Leipzig. Pour passer de la théorie à la pratique, le constructeur allemand nous a donné un aperçu des capacités de son modèle avec des pilotes de la marque au volant. De quoi nous mettre l’eau à la bouche en amont du lancement officiel du véhicule, vous le verrez les véhicules sont encore camouflés.

De la technologie de la compétition à la route

La nouvelle génération du Porsche Cayenne Electric impose un niveau de performance qui bouscule les codes du SUV sportif. Porsche combine dans ce nouveau modèle une architecture 800V, des moteurs synchrones à aimants permanents refroidis par huile, une batterie NMCA (nickel-manganèse-cobalt-aluminium) de 113 kWh.

Le Cayenne affiche moins de trois secondes pour le temps du 0 à 100 km/h et dépasse les 250 km/h en pointe. Sa puissance dépasse les 1 000 ch (800 kW) pour 1 500 Nm de couple avec le boost « push-to-pass » ou le launch control, ce qui n’a rien d’anecdotique. Pour avoir testé le launch control sur un circuit détrempé, je peux attester que les performances vous collent au fond de votre siège si vous n’êtes pas celui qui tient le volant.

Cette puissance à l’accélération s’accompagne aussi d’une capacité de récupération d’énergie record (600 kW), héritée de la Formule E, qui permet d’enchaîner les tours de piste sans peur de l’usure des freins ou de la surchauffe. Pour ceux qui doutent de l’efficacité du freinage régénératif, il est toujours possible d’opter pour un kit de disques de frein en céramique, mais l’option semble assez inutile.

Tout dans ce modèle a été pensé pour maintenir un rendement élevé. C’est pour cette raison que Porsche a opté pour une technologie de refroidissement direct du moteur arrière à l’huile, une solution issue également de la compétition. Cette technologie permet au constructeur allemand de ne pas voir les performances décliner trop rapidement, le rendement se maintient à 98 %, quelles que soient les conditions. Le tout dans un moteur compact et résistant selon le constructeur.

La gestion thermique de la batterie a aussi été un point essentiel du développement avec une gestion prédictive qui permet d’optimiser la température selon les usages. La batterie peut être refroidie ou mise à température par deux plaques placées au-dessus et en dessous des cellules pouch, le tout pour maintenir la température optimale et garantir performances élevées et longévité, même lors des charges rapides ou d’un usage intensif.

Pour la recharge, le nouveau Cayenne peut atteindre jusqu’à 400 kW en pic avec un 10 à 80 % en 16 minutes sur les bornes compatibles avec l’architecture 800V. Si vous utilisez une borne 400V (comme les superchargeurs Tesla), la puissance sera moindre, mais Porsche a bien optimisé la recharge dans ce cas de figure, ce qui n’est pas le cas de tous les concurrents malheureusement.

Difficile pour l’heure de juger de l’endurance réelle des innovations intégrées par Porsche dans son Cayenne. Les tours de pistes se sont enchaînés dans l’après-midi pour les véhicules d’essai. Des pauses régulières étaient programmées. Pour le pilote, ou pour la voiture ? On ne le saura pas. En tout cas, les pilotes s’en sont donnés à cœur joie en désactivant les aides (ESP) pour pouvoir prendre certaines épingles en glisse contrôlée. Le résultat est assez bluffant même s’il fallait encaisser les G. Ces quelques tours de piste ressemblaient plus à une montagne russe (les loopings en moins) qu’à autre chose, pas l’idéal pour la digestion.

Des capacités off-road  

Beaucoup de Cayenne ne mettront jamais les pneus dans de la boue, mais pourtant ce modèle en est tout à fait capable. Sa plateforme PPE suréquipée lui permet de passer du bitume à la boue en toute décontraction : suspension pneumatique adaptative, amortisseurs actifs (Porsche Active Ride en option), différentiel arrière électronique et direction intégrale offrent un contrôle total quelles que soient les conditions. Il était assez bluffant d’observer le Cayenne évoluer sur des terrains meubles, des pentes très inclinées et franchir des gués, le véhicule n’a pas cillé un instant.

L’électronique du système Porsche Traction Management (ePTM) aide à passer toutes les difficultés sans forcément avoir besoin de grandes compétences off-road. D’après notre observation de passager, tous ces obstacles se sont révélés être un jeu d’enfant. Le tout dans un confort impressionnant pour les clients qui opteront pour le Porsche Active Ride.

Si les grands titres des médias laissent à penser que Porsche se détourne des développements des véhicules électriques, ce nouveau Cayenne nous prouve que le constructeur continue d’innover pour proposer des véhicules dignes du blason de la marque. Ce Cayenne n’est pas qu’un SUV électrique haut de gamme avec quelques performances qui font joli sur la fiche technique, mais qui ne servent qu’à parader dans les rues des villes. De ce que l’on a pu voir, il est à la hauteur de ce que les clients de Porsche ont comme exigences en matière de performances.

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