Les autorités chinoises mettent fin aux exportations anarchiques de voitures électriques. Un système de licences sera mis en place à partir de 2026 pour protéger ses champions et verrouiller son image à l’international.

Les autorités chinoises ont décidé qu’il était temps de sévir au sujet de voitures électriques exportées dans le monde entier depuis son territoire. Si la Chine a plutôt laissé faire la filière d’exportation de voitures depuis quelques années, elle veut désormais réglementer cette activité pour éviter que cela ne nuise à l’image de ses nouveaux champions.

À partir du 1er janvier 2026, la Chine va mettre en place des licences d’exportation pour les voitures électriques. Comme le rapporte Reuters, cette mesure risque de freiner les exportations, mais pourrait en même temps préserver l’image que la Chine tente de se construire.

Des exportations de voitures électriques qui ont dérapé

Les exportations de voitures électriques chinoises ont représenté 1,65 million d’exemplaires en 2024, et ce nombre est déjà porté à 1,44 million pour 2025 entre janvier et août. Si ce nombre comprend majoritairement les filières organisées par les constructeurs comme les groupes BYD, Geely, SAIC et d’autres marques qui ont décidé de partir à la conquête du monde, une partie correspond à un commerce un peu plus opaque de ces véhicules.

BYD cargo Explorer 1 pour conquérir l'Europe // Source : BYD
BYD cargo Explorer 1 pour conquérir l’Europe. // Source : BYD

Il s’agit dans ces cas-là parfois de véhicules faussement déclarés comme d’occasion. Ils sont en réalité des véhicules 0 kilomètre, qui ont servi à gonfler les chiffres de ventes des constructeurs dans le cadre de la guerre entre les constructeurs chinois. Cette filière d’exportation a permis de se débarrasser de véhicules encombrants, mais pas toujours dans de bonnes conditions.

Des milliers de petits commerçants chinois promettent ainsi d’exporter le modèle de votre choix, peu importe le pays de destination. C’est ainsi que l’on retrouve des Xiaomi SU7 en Éthiopie, comme en Russie, au Moyen-Orient ou en France, alors que la marque ne commercialise pas encore ses modèles hors de Chine. Nous avons déjà évoqué le cas d’un de ces sites sur Numerama, avec toutes les limites qui peuvent être rattachées au fait de commander via ce genre d’intermédiaire.

Meilleures ventes du site China EV Marketplace // Source : Capture du site
Meilleures ventes du site China EV Marketplace. // Source : Capture du site

Une manière de protéger les acheteurs, comme la Chine

Une fois exportés, ces véhicules en provenance de canaux parallèles se retrouvent généralement sans SAV, sans mise à jour logicielle et parfois avec des équipements inadaptés aux marchés visés (comme pour la recharge ou les ADAS). Dans le cas d’une Xiaomi, ce genre d’importation ne devrait pas nuire à l’image de la Chine à l’international. Mais, dans certains pays, ce sont des véhicules bien plus low cost qui tracent leur route, ce qui ne colle plus vraiment à l’image d’« excellence » que souhaite désormais avoir la Chine sur la voiture électrique.

Livraison de BYD Yuan UP à Addis Ababa (Ethiopie) // Source : Sara car import
Livraison de BYD Yuan UP à Addis Ababa (Ethiopie). // Source : Sara car import

La Chine a beaucoup investi pour que son industrie automobile rayonne à l’international. Les constructeurs qui se sont développés à l’international l’ont fait en respectant les règles locales, il serait donc particulièrement dommageable que des importations parallèles nuisent à tous ces efforts. Les autorités vont surveiller d’un peu plus près qui pourra obtenir une licence d’exportation, comme c’est déjà le cas pour les véhicules thermiques. Normalement, cela limitera les exportations de véhicules électriques aux constructeurs automobiles et leurs sociétés agréées, et pas au premier revendeur venu sur AliExpress.

Cela évitera-t-il les affaires comme ce qui s’est passé avec le premier importateur des Leapmotor et Seres en France ? C’est peu probable, car il s’agit encore d’un autre cas.

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