Les négociations de Fisker avec un grand constructeur automobile n’ont pas abouti. Plusieurs centaines de millions d’euros d’investissement disparaissent ainsi, alors que Fisker manque cruellement de trésorerie pour survivre.

Les mauvaises nouvelles font boule de neige chez le constructeur Fisker. En quelques heures, la situation de la jeune marque de voitures électriques s’est encore dégradée. Les équipes Fisker ont beau avoir lancé récemment une communication de crise invitant les médias à ne pas parler de faillite trop prématurément, il devient difficile de ne pas envisager cette issue pour l’entreprise.

La survie de Fisker tenait essentiellement dans des discussions avec un autre constructeur automobile qui aurait pu investir plusieurs centaines de millions d’euros dans l’entreprise. Hélas, ce 25 mars, il a été annoncé que les négociations en cours n’ont pas été concluantes et qu’il n’y aura pas d’accord de partenariat. Une annonce suivie de répercussions immédiates sur la bourse, le titre Fisker a vu sa valeur chuter avant d’être simplement radié de la Bourse de New York, comme l’a indiqué Bloomberg.

Fisker recherche d’autres investisseurs en urgence

La recherche d’investisseurs est devenue un passage obligé pour tous les nouveaux acteurs qui se sont lancés dans la voiture électrique. C’est à ce moment-là que les plus solides passent à l’étape suivante grâce à la confiance d’investisseurs, pendant que d’autres échouent comme les projets Sono Motors, Lightyear, Byton, etc.

Tesla est aussi passée par ces situations où les caisses de l’entreprise étaient vides et qu’Elon Musk trouvait en dernière minute les fonds nécessaires à la poursuite de l’aventure. Henrik Fisker se retrouve actuellement au pied du mur. Il a besoin de lever en urgence plusieurs centaines de millions d’euros pour payer ses dettes et pouvoir poursuivre l’activité de l’entreprise au moins quelques mois supplémentaires.

Henrik Fisker à bord du Fisker Ocean au Mondial de Paris // Source : Raphaelle Baut
Henrik Fisker – confiant – à bord du Fisker Ocean au Mondial de Paris // Source : Raphaelle Baut

L’échec des négociations avec Nissan, le constructeur supposé en discussion avec Fisker pour un partenariat, n’est pas le seul revers. Un autre investisseur avait conditionné son soutien de 150 millions à Fisker à l’aboutissement d’un accord de partenariat avec un grand constructeur. Fisker doit désormais convaincre celui-ci d’investir malgré tout.

Un point de la situation actuelle de Fisker

Pour pallier l’échec de la vente directe, Fisker a décidé de structurer son activité en Europe en passant par des revendeurs. C’est le cas en France, où Fisker dispose dorénavant d’un siège et d’un point de ventes. Ceci arrive hélas bien trop tard par rapport à la situation du constructeur qui s’est dégradée tellement vite que cela n’augure rien de bon.

Fisker a d’ailleurs suspendu la production du Fisker Ocean mi-mars. La marque se retrouve quand même actuellement avec des stocks de modèles invendus. Des modèles qui ont coûté particulièrement cher à Fisker, car l’entreprise achète à prix fort à Magna, son fournisseur qui assemble son Ocean, tous les exemplaires qui sortent de la chaîne d’assemblage.

Production des Fisker Ocean dans l'usine autrichienne  // Source : Fisker
Production des Fisker Ocean dans l’usine autrichienne Magna // Source : Fisker

Hélas, avec un système électronique dont certaines fonctions n’ont pas encore été développées, il semble difficile de réussir à convaincre des acheteurs de sortir leur chéquier pour des véhicules à plus de 60 000 € avec un avenir incertain. Même ceux qui ont réservé leur Fisker Ocean n’honorent pas leurs réservations. Même si l’entreprise retrouvait des investissements conséquents, il y aurait alors un intense travail nécessaire pour reconstruire l’image de la marque à cause de mauvais choix stratégiques.

Un autre constructeur pour le sauver ?

L’association avec un constructeur traditionnel aurait pu être une bonne alternative pour Fisker. Cependant, en ayant rejeté publiquement toute alliance avec un constructeur chinois, Fisker a très certainement fait une grossière erreur dans la situation où se trouve l’entreprise.

Quel constructeur pourrait être intéressé par les concepts de Fisker surtout adaptés pour le marché américain ? En dehors des constructeurs japonais, très en retard sur l’électrique, Fisker n’a pas grand-chose à offrir par rapport à d’autres marques américaines ou européennes. Tout ceci ressemble à une impasse, mais il n’est pas exclu que Fisker trouve une solution miraculeuse. Dans le cas contraire, la fin de l’histoire est hélas déjà connue : un second échec de Fisker.  

L’histoire de Fisker ne manque pas de rebondissements ces dernières semaines, alors pour rester connecté à l’actualité de l’univers de la mobilité électrique, abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire Watt Else.

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