Avec les attentes générées par cet engin atypique et le peu de modèles produits la première année, Tesla se doute bien que des petits malins vont essayer de profiter de la situation. Le constructeur a donc décidé de couper court aux spéculations autour du Cybertruck en ajoutant des clauses pour empêcher la revente des premiers exemplaires à prix d’or.
C’est une pratique assez courante dans le milieu du véhicule d’exception. C’est un peu plus surprenant de voir ceci s’appliquer à un pickup électrique qui a été précommandé à près de 2 millions d’exemplaires.
Pas de revente la première année
À l’initiative du musée automobile Petersen aux USA, le premier modèle du Tesla Cybertruck s’est vendu aux enchères à 400 000 $ (environ 375 000 €) le 8 octobre dernier. Une somme qui a de quoi surprendre, même s’il s’agit de l’un des tout premiers véhicules qui sortira de la chaine de production de Tesla.
Face à une spéculation qui pourrait exploser avec les premières livraisons à des clients finaux, Tesla s’est vu obligé d’ajouter une clause particulièrement restrictive pour les acheteurs. En signant le contrat de vente, ceux-ci s’engagent « à ne pas vendre ou tenter de vendre le Cybertruck au cours de la première année suivant la date de livraison du véhicule ». Dans le cas contraire, le client s’expose à des sanctions pécuniaires de la part de Tesla.
Un prix encadré en cas d’obligation de revente
Si le client a réellement besoin de vendre son véhicule avant cette échéance, il doit en faire la demande écrite à Tesla en expliquant pourquoi il doit s’en séparer, et ce, en prévoyant un délai suffisant pour que la marque puisse traiter la requête d’exception. Le constructeur jugera ensuite si la demande est recevable ou non.
Tesla se réserve alors le droit de racheter le véhicule au tarif de vente du catalogue, minoré de 23 centimes d’euros par miles parcourus par le véhicule. Il n’y aura aucune plus-value en perspective pour l’acheteur initial.
Si Tesla ne reprend pas le véhicule dans son réseau de véhicule d’occasion, la marque donnera alors le droit de le vendre à un tiers en respectant la même tarification.
47 000 euros de pénalités (a minima) si vous ne respectez pas le contrat
Pour décourager ceux qui seraient quand même tentés de jouer avec le feu, Tesla indique que l’entreprise se réserve le droit de bloquer le transfert du titre de propriété vers l’acquéreur, rendant le véhicule inapte à rouler pour le nouvel acquéreur.
Pour définitivement doucher les ardeurs des spéculateurs, Tesla indique également dans le contrat qu’ils peuvent demander des dommages et intérêts de l’ordre de 47 000 euros (50 000 dollars) pour les ventes qui n’auraient pas respecté les règles établies. Pour être précis, cela sera même 47 000 euros ou la valeur reçue en contrepartie de la vente.
Cela signifie que si le prix de vente initial du Cybertruck est fixé à 55 000 euros (montant donné au hasard, car les prix sont inconnus jusqu’au 30 novembre) et que le spéculateur en tire 150 000 euros à la revente en pigeonnant un fan absolu, c’est bien 95 000 euros que Tesla pourrait demander en réparation.
Bien sûr, toute tentative de ne pas respecter le contrat établi avec la marque vaudra en plus à l’acheteur d’être blacklisté par Tesla. Il pourrait se voir refuser l’achat de n’importe quel autre véhicule de la marque pendant une durée indéterminée.
Tesla semble avoir bien couvert ses arrières avec cette clause supplémentaire, mais il y a souvent des failles, que les spécialistes du droit vont certainement chercher à contourner. Il serait quand même étonnant que Tesla réussisse à maintenir la folie autour de la spéculation durant les 12 mois suivant l’arrivée des premiers modèles chez les clients. Cette clause ne devrait être valable que pour les tout premiers exemplaires livrés.
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