La marque Gaya se spécialise dans les vélos utilitaires, avec deux modèles au catalogue : le Cargo qui ajoute 20 cm et 5 kg au Compact. D’ailleurs en dépit du nom Cargo, Gaya ne propose pas de modèle avec un bac de chargement à l’avant. Le Compact et le Cargo sont des longtails, soit des vélos dotés d’une section arrière plus longue pouvant recevoir passager(s) ou chargements encombrants.
Pour ce test, Gaya nous a fourni le Compact, son vélo le plus petit si tant est qu’on puisse utiliser ce terme pour un vélo long de 1,75 m et pesant 23 kg sans batterie.
Le Gaya Compact : un design rétro entre tradition et modernité
Le Compact est un vélo de ville au look rétro, campé sur des roues de 20 pouces, chaussées de pneus ballon blancs à flancs réfléchissants. Vélo de ville oblige, le cadre propose un enjambement bas, permettant d’en monter et descendre facilement. Le look est rétro mais sans chichis. Nu, l’assemblage des tubes du cadre confère même un petit côté Mad Max à l’ensemble (surtout dans sa déclinaison ardoise). Le vélo est livré avec un cintre courbé à la hollandaise avec une potence réglable en hauteur et en inclinaison. Le guidon est posé sur une double fourche non télescopique qui intègre un porte-bagage en L. À l’arrière, on trouve le porte-bagage étudié pour recevoir différents accessoires sélectionnables via le configurateur du site de Gaya.
Au premier regard, avec sa silhouette ramassée, mais costaude, sa double fourche et ses (relativement) petites roues équipées de gros pneus, j’ai trouvé que le Compact avait un petit côté Chappy, ce cyclo 50 cm3 qui a fait les beaux jours de Yamaha à la fin du siècle dernier.
Et cette parenté n’est pas totalement absurde parce que le Compact, tout comme le Cargo, partage quelques attributs avec les deux-roues motorisés que nous sommes habitués à croiser en ville.
Un équipement de 2RM (deux roues motorisé)
Parce qu’en plus de leur double fourche, ce qui distingue les vélos Gaya de la concurrence, c’est le gros phare type scooter accompagné de ses clignotants LED situé sous le porte-bagage avant. Ajoutez à cela en dotation standard les gardes-boue métal, le feu de stop à l’arrière et la possibilité d’ajouter le rétroviseur évoqué plus haut ou carrément un top case de 25L (+60 €), et on comprend l’intention initiale de Gaya : proposer des vélos qui empruntent les éléments de visibilité du scooter pour rassurer et inciter une clientèle urbaine pas forcément au fait de la vie de cycliste urbain à franchir le pas.
Aux équipements inclus déjà cités, ajoutons le couvre-chaîne et deux sonnettes, une mécanique classique située sur la poignée gauche et une électrique (un klaxon, en fait) située sur le bloc de commandes également côté gauche, juste en dessous de la commande des clignotants. Le Compact dispose également d’un antivol de cadre dans lequel il est possible d’enficher une chaîne (+60 €).
Côté groupe électrique, les deux modèles Compact et Cargo sont équipés à l’identique. Tous deux sont mus par un moteur de 250 W et 50 Nm de couple dans la roue arrière, accompagné d’une batterie de 450 Wh ou 600 Wh en option (+150 €). À noter que pour les deux capacités, Gaya propose également une version “Gouach” made in France et réparable pour 150 € (450 Wh) ou 300 € (600 Wh) supplémentaires. Ce groupe est complété par un capteur de pédalage et de couple pour ajuster l’assistance au plus près des besoins réels du cycliste et d’une assistance au démarrage située sur la poignée droite permettant de lancer le vélo depuis un arrêt complet et faisant également office de boost (à la VanMoof), lorsqu’on l’active alors que l’on est en train de pédaler.
Sur la route avec le Gaya Compact
À l’usage, le Compact se comporte comme on peut s’y attendre pour un vélo de 23 kg équipé d’un moteur à l’arrière. Le poids est assez bien distribué, les accélérations sont franches et assez immédiates, l’effet lag entre le moment où l’on appuie sur la pédale et la mise en route du moteur restant plutôt discret.
Une fois lancé, le vélo a un comportement sécurisant et plaisant, les pneus ballon généreux filtrent bien les aspérités du sol, offrant un niveau de confort assez surprenant pour un vélo dénué de toute pièce suspendue. La vitesse max de 25 km/h est atteinte assez rapidement et le moteur reste en embuscade pour assister en cas d’amollissement de la cadence. Comme c’est souvent le cas avec les VAE à moteur dans la roue arrière, une fois stabilisé à 25 km/h, on a un peu l’impression de pédaler dans le vide. La faute au type d’assistance, donc, mais aussi et surtout à l’unique vitesse disponible sur le Compact (le Cargo, lui, propose une transmission 7 vitesses).
Le choix de monter des roues de 20” sur les deux modèles est discutable et sans aucun doute uniquement guidé par le design. Un diamètre plus grand donnerait un peu plus de contrôle dans les situations imprévues (franchissement de trottoir haut, etc). En l’état, prenez garde aux surfaces glissantes sous la pluie, la roue avant pouvant se dérober assez rapidement, le poids du vélo vous entraine alors dans une chute difficilement rattrapable (c’est du vécu).
Les freins à disque font bien leur travail de manière efficace, on aurait préféré un système de freinage hydraulique mais cela aurait sans doute eu un impact sur le prix total. De nuit, le phare avant éclaire un large cône devant le guidon et le feu arrière équipé d’une fonction de feu de stop permet de rester bien visible des autres cyclistes et (surtout) des voitures, ce qui ajoute encore au côté sécurisant de l’ensemble. Au final, on est en présence d’un vrai vélo de ville, agréable à utiliser au quotidien, confortable et sécurisant qui privilégie clairement la conduite tranquille à une conduite dynamique.
Un point sur l’autonomie
Comme toujours, l’autonomie dépend de la batterie choisie, du poids du cycliste et des conditions de roulage. Gaya annonce 70 km pour la batterie de 450 Wh et 100 km pour celle de 600 Wh. Ces chiffres sont assurément à prendre en compte en mode Eco (le 1er sur les 3 modes d’assistance disponibles).
De mon côté avec un vélo équipé de la batterie 600 Wh, en roulant principalement en mode Tour (intermédiaire) avec quelques passages en Sport (mode 3) pour les relances dans les côtes impitoyables de l’Est parisien, j’utilise 20 % de la batterie pour 11 km. Un rapide calcul me permet donc de dire qu’une batterie pleine permettrait de parcourir un peu moins de 60 km soit tout de même 40 de moins que l’estimation constructeur. Et avec une seule vitesse et un vélo de 23 kg, n’espérez pas trop prolonger la sortie en mode strictement musculaire.
J’ai eu également l’occasion de faire un trajet de 35 km avec une enfant de 40 kg installée à l’arrière : il restait moins de 10 % de batterie à l’arrivée. La possibilité d’embarquer un passager est donc un plus appréciable, mais avec un impact évident sur l’autonomie, à réserver exclusivement aux petits trajets.
Comme nombre de constructeurs, Gaya propose une application permettant d’enregistrer ses trajets avec les données habituelles (vitesse moyenne, max, batterie consommée et CO2 économisé) et d’avoir des rappels pour la maintenance. Mais surtout, l’app propose de géolocaliser son vélo et de le verrouiller à distance, permettant d’activer l’alarme et de bloquer le moteur électrique. Ce mode est idéal pour les arrêts courts pour lesquels on a pas le temps ou l’envie de sortir l’antivol et de chercher un point fixe pour y attacher le vélo. À noter tout de même que ces fonctionnalités sont gratuites pendant 2 ans puis passent à 60 €/ an à partir de la 3e année. Malgré ces fonctionnalités, l’app n’est pas un passage obligé pour utiliser le vélo. Il est tout à fait possible de l’utiliser sans jamais utiliser l’app, même si une fois arrivé, le vélo transmettra le rapport du trajet à votre mobile.
Mais s’il y a un point qui met tout le monde d’accord, c’est le prix de vente de ce Compact.
Parlons peu, parlons prix, l’argument massue de Gaya
Affiché à 1 800 € avec sa dotation standard, on est en présence d’un vélo bien équipé vendu à un prix très attractif, 200 € moins cher qu’un Petit Porteur moins bien équipé, par exemple. N
otre modèle était livré avec quelques options : le kit Passager Adulte (+150 €) qui comprend une banquette amovible de la longueur du porte-bagage, des protections de roues contre les éclaboussures et des cale-pieds repliables, un rétroviseur (+40 €), un panier avant (+40 €) et une chaîne antivol (+60 €) auquel nous ajoutons la batterie 600 Wh (+150 €) et le chargeur rapide (+50 €) pour un prix total de 2 290 € soit près de 500 € supplémentaires. Mais même avec ces options, on reste moins cher qu’un Tern Quick Haul offrant à peu près les mêmes prestations pour 1 200 € de plus.
Alors ok, pour ce tarif on fait l’impasse sur des freins hydrauliques ou une gestion du câblage mieux intégrée, mais l’essentiel est bien disponible : un vélo pratique, confortable et bien équipé pour aborder sereinement la grande ville.
Le verdict
GAYA Le Compact
Voir la ficheOn a aimé
- Accessoires empruntés aux deux-roues motorisés
- Modularité
- Equipement standard très complet
- Le prix
- Design attachant
On a moins aimé
- Aucune suspension
- Gaines de câbles un peu trop apparentes
- Une seule vitesse
- Roues de « seulement » 20″
Le Gaya Compact est une très bonne surprise, un vélo de ville avec une vraie personnalité, robuste et sécurisant avec ses éléments empruntés au monde des deux roues motorisés. Bien équipé en série et offrant un choix assez vaste d’options disponible, le Compact reste un vélo dont la partie cycle reste réparable chez n’importe quel vélociste, ce qui rassure pour les années à venir. Affiché à 1800€, il a fallu faire des compromis, les finitions et quelques choix d’équipements (suspension, vitesses…) en pâtissent mais la cible de Gaya, à savoir les personnes nouvellement arrivées dans le monde du vélo urbain électrique, y trouveront largement leur compte.
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