Déjà disponible dans cinq autres pays, le VPN de Mozilla arrive en France. Il reste maintenir à séduire les internautes.

Ça y est : Mozilla lance son VPN en France, ainsi qu’en Allemagne. Attendu depuis des mois dans l’Hexagone, le réseau privé virtuel (Virtual Private Network) de la fondation derrière Firefox fait ses débuts officiels dans l’Hexagone ce jeudi 29 avril 2021. Ce faisant, les deux pays d’Europe continentale rejoignent la liste des États déjà éligibles : les USA, le Canada, le Royaume-Uni, Singapour et la Malaisie.

L’arrivée du VPN de Mozilla en France  était évoquée depuis le début de l’année, avec une fenêtre de lancement pour le premier trimestre 2021. Finalement, c’est avec un décalage d’à peine quelques semaines que le service, qui est opérationnel depuis la mi-juillet 2020, après une longue phase expérimentale de plusieurs mois (et des essais qui remontent même à 2019), a pu ouvrir ses portes sous nos latitudes.

Pour utiliser Mozilla VPN, il faut être équipé au choix des systèmes d’exploitation suivants : Windows 10 (64 bits seulement), Mac (10.15 et au-delà), Android (6 et plus), iOS (minimum 13) et Linux (Ubuntu seulement). Ce sont de fait les principaux O.S. qui sont couverts, sur ordinateur et sur mobile. En clair, vous pouvez vous en servir à la maison, au bureau ou bien en déplacement.

À quoi sert un VPN ?

Le principe général d’un VPN consiste à faire transiter sa connexion Internet par une ou plusieurs étapes intermédiaires, de sorte que les sites que vous visitez ne voient pas votre origine géographique réelle, mais l’endroit de votre dernier point de passage. De fait, vous cachez votre localisation exacte, en faisant croire par exemple que vous vous connectez de tel ou tel pays.

Dans le cas du VPN de Mozilla, le service s’appuie dans le cadre d’un partenariat avec le prestataire Mullvad — celui-ci fournit un réseau de 754 serveurs dans plus de 30 pays. Mullvad met en avant une politique d’absence de conservation de l’historique de l’activité de ses utilisateurs, et Mozilla ajoute employer un protocole WireGard pour chiffrer l’activité des internautes, tout en cachant leur vraie adresse IP.

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Source : Numerama

Il est possible de faire à travers un VPN exactement ce qu’un internaute fait déjà au jour le jour sur le net. Cependant, l’intérêt d’un VPN est évidemment de gruger les sites qui, pour une raison ou pour une autre, brident ou empêchent d’accéder à des contenus parce que la connexion vient de certains pays. On peut ainsi accéder à certains sites de presse ou bien à des catalogues de SVOD inaccessibles en principe.

Le VPN sert aussi à se jouer de certains aspects de la loi, comme la lutte contre le piratage : la riposte graduée cible les échanges en pair à pair. En cachant son adresse IP, il est bien plus difficile de rappeler à l’ordre l’internaute qui fait fi du droit d’auteur. Mais le VPN peut aussi servir à accroitre simplement sa vie privée, en mettant des bâtons dans les roues du pistage en ligne et, donc, de la publicité ciblée.

Les VPN peuvent aussi avoir un enjeu de libertés individuelles, car ces outils aident à se libérer de la censure et de la surveillance dans des régimes autoritaires ou totalitaires. Mais encore faut-il que ces réseaux privés virtuels soient disponibles dans ces États. Le fait est que le VPN de Mozilla n’est pas encore déployé dans ces pays, puisque la liste des États éligibles n’inclut pas les pires régimes politiques du monde.

Le VPN de Mozilla est payant

Sans surprise, les internautes en France qui voudront utiliser le VPN de Mozilla devront souscrire un abonnement. Comptez 9,99 euros par mois avec le tarif de base, avec des abonnements plus avantagés si vous vous abonnez sur six mois (6,99 euros par mois dans ce cas) ou sur un an (4,99 euros par mois). Un remboursement est possible le premier mois, et jusqu’à 5 appareils peuvent être connectés au même compte.

L’absence d’offre gratuite pourra peut-être rebuter, d’autant que la fondation Mozilla a plutôt donné l’habitude de donner accès à ses logiciels et services sans contrepartie financière — on ne paie par exemple pour le navigateur web Firefox ou bien le client de messagerie Thunderbird.

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Vous avez dit concurrence acharnée ?

Cependant, cette exigence financière n’est pas différente de ce que l’on voit par ailleurs chez la concurrence. De plus, c’est aussi une relative assurance de la bonne tenue du service : l’argent permet d’entretenir le service, proportionnellement à son emploi, et garantit un modèle économique sain. Il y a certes des VPN qui sont gratuits, mais qui s’appuient sur un business model plus discutable.

Ce financement permet d’assurer donc l’entretien des serveurs et du service, ce qui constitue un premier argument. Il évite aussi la perspective d’un business reposant sur la monétisation des données personnelles ou la publicité, ce qui en fait un second. Enfin, elle donne à Mozilla un accès à une autre source de financement, ce qui est d’une importance stratégie pour moins dépendre de Google.

Toute la question pour Mozilla est de savoir si les internautes en France vont suivre. Le secteur des VPN est extrêmement concurrentiel, avec certains acteurs qui ont une très forte visibilité (qui a dit les sponsorisations de vidéastes sur YouTube par NordVPN ?). Cependant, l’image de marque de Mozilla, son histoire et son engagement sur des sujets liés aux libertés numériques peuvent jouer en sa faveur.

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