Mozilla a officiellement lancé son VPN maison, dans une poignée de pays pour commencer. Le pari n’est pas gagné pour la fondation, car la concurrence est particulièrement vive dans ce secteur.

Ça y est : le VPN de Mozilla est disponible. Après une longue phase de gestation, le service a officiellement ouvert ses portes le 15 juillet.

Si vous nous lisez depuis la France, sachez que vous devrez hélas encore faire preuve d’un peu de patience. Pour ses débuts, le VPN a choisi un démarrage modeste, avec une disponibilité restreinte à quelques pays : les USA, le Royaume-Uni, le Canada, Singapour, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande. L’accès au service sera élargi cet automne à davantage de nations.

Mozilla VPN mobile

L'interface du VPN sur mobile.

Comme prévu, l’utilisation du VPN est payante. Une barrière financière qui est toutefois modeste, puisqu’elle s’élève à 4,99 dollars par mois. Il existe certes des VPN gratuits, mais dont le modèle économique n’est généralement pas trop raccord avec le principe même du VPN qui consiste à vous protéger, ainsi que vos données, en ligne. D’ailleurs, les VPN les plus réputés sont presque tous payants.

Le VPN de Mozilla, qui s’appelait encore il y a peu Firefox Private Network, est aujourd’hui compatible avec Windows, Android et iOS. Les personnes qui utilisent plutôt Mac ou Linux ne sont néanmoins pas oubliées : une mise à jour ultérieure rendra le service compatible avec ces deux systèmes d’exploitation. Selon Mozilla, son service s’appuie sur plus de 280 serveurs répartis dans une trentaine de pays.

À quoi sert un VPN ?

Acronyme de réseau privé virtuel (virtual private network, en anglais), un VPN consiste à faire passer votre connexion dans un tunnel chiffré pour éloigner les regards indiscrets sur ce que vous faites et à la faire passer par des serveurs dispatchés un peu partout pour cacher votre véritable localisation. Le site visité ne connait donc que l’emplacement du dernier serveur par lequel vous êtes passé.

L’utilisation d’un VPN est, comme toute technologie, motivée par des raisons plus ou moins honnêtes. Il peut s’agir de contourner la censure et échapper à la répression dans des pays autoritaires ou totalitaires. Dans les pays plus démocratiques, c’est la protection de la vie privée face à l’espionnage ou à la publicité ciblée qui est souvent mise en avant, ou le contournement des blocages géographiques, basés sur l’IP.

Mais le VPN peut aussi servir à des usages moins avouables, pour éviter d’être pris sur le fait si l’on échange des fichiers via BitTorrent — et ne pas recevoir ainsi des avertissements de la Hadopi. Ou à aller sur des sites pour adultes. En effet, si aujourd’hui cet accès est libre, cela pourrait bientôt changer en France avec le contrôle renforcé de l’âge, qui devrait se fonder sur une vérification de l’identité des internautes.

La concurrence est forte

Si Mozilla peut certes miser sur son image de marque et la réputation qu’il a grâce à ses logiciels pour convaincre les internautes qui partagent ses principes, il sera plus difficile d’aller chercher les autres : la concurrence est très forte. Certains rivaux ciblent d’ailleurs très bien les internautes, en sponsorisant en masse des vidéos sur YouTube, de façon à ancrer leur marque dans l’esprit du public. Le pari que fait Mozilla n’est donc pas certain d’aboutir.

Pourtant, ce service revêt un enjeu stratégique pour la fondation : la diversification de ses sources de revenus. En effet, c’est Google qui aujourd’hui assure l’essentiel de ses moyens de subsistance, avec un budget financé à 90 % par ses soins. Le lancement d’un VPN sert aussi à ne plus dépendre du géant du net, d’autant que son modèle économique ne cadre pas tout à fait avec les valeurs de Mozilla.

Reste à savoir si les internautes suivront.

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