TikTok fait l’objet d’une plainte en Europe pour des «pratiques commerciales trompeuses, et déloyales ». L’application mobile est accusée de ne pas protéger assez les mineurs, et de s’autoriser trop de choses à travers ses conditions d’utilisation.

Au cœur d’une vive polémique en Italie depuis le décès d’une jeune fille de 10 ans à la suite d’un défi qui a mal tourné, TikTok pourrait maintenant faire face à des ennuis au niveau de toute l’Union européenne. C’est en tout cas le scénario qu’aimerait voir jouer l’UFC-Que Choisir ainsi que le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), pour forcer le réseau social à rentrer dans le rang.

Dans le collimateur du BEUC, qui est une fédération européenne de 43 associations de consommateurs, dont fait partie l’UFC-Que Choisir, les conditions d’utilisation de TikTok, qui sont très défavorables aux internautes qui publient des vidéos, mais aussi l’incapacité de la plateforme à tenir à l’écart les mineurs de moins de 13 ans — ce que le drame transalpin a d’ailleurs montré.

Les statistiques avancées par l’UFC-Que Choisir montrent d’ailleurs que TikTok en la matière est une vraie passoire : rien que pour la France, pratiquement un enfant sur deux (45 %) de moins de 13 ans se sert de l’application. Or dans ses conditions d’utilisation, le service exclut bien les personnes sous ce seuil. Mais bien entendu, personne ne lit les CGU d’une plateforme, et encore moins les jeunes.

Et d’ailleurs, cette ignorance des CGU fait que TikTok en profite, aux yeux du BEUC et de l’UFC-Que Choisir. Et la puissante association française de lâcher ses coups : « rédaction peu claire », « clauses contraires à la loi », « TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées », le tout sans que les internautes puissent avoir leur mot à dire. « C’est illégal », tranche l’association.

Cascade de reproches contre TikTok

L’association pointe par ailleurs une protection des mineurs insuffisante contre la publicité cachée — via des influenceurs qui sont sollicités par toutes sortes de marques pour mettre en avant produits et services — et les contenus inappropriés pour leur âge, avec des vidéos trop sexualisés. Sur un plan juridique, le respect du Règlement général sur la protection des données est aussi critiqué.

« TikTok n’informe pas clairement ses utilisateurs sur les données personnelles qui sont collectées, leur but et destination », écrit ainsi l’UFC-Que Choisir. En conséquence, il est nécessaire aux yeux de l’association de procéder à une réécriture des CGU, pour les rendre non seulement plus compréhensibles, mais aussi favorables à l’intérêt des internautes, qui ont aussi des droits à faire valoir.

Compte tenu des circonstances, les deux organisations ont décidé de judiciariser l’affaire avec une plainte auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs.  À un niveau plus national, l’UFC-Que Choisir interpelle la
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour qu’elle enquête sur TikTok.

Il est demandé que TikTok soit contraint, à la suite d’une enquête sur ses pratiques, de « mieux informer les consommateurs sur sa politique et son modèle économique » et de « mettre en place des mesures efficaces de protection des mineurs notamment en matière d’utilisation de leurs données personnelles et d’exposition au marketing, à la publicité cachée et aux contenus inappropriés ».

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