Le casque Aonic 50 de Shure entend se frotter aux meilleurs accessoires sans fil à réduction de bruit active. Il a déjà pour lui un argument de taille : son rendu audio de haute facture.

Pour son premier casque sans fil, Shure a mis le paquet. Son modèle Aonic 50, vendu à 429 euros (mais en promotion jusqu’à la fin du mois de novembre), intègre directement le haut du panier, parmi le Headphones 700 de Bose et le WH-1000XM4 de Sony. Comme ces deux rivaux cités, il est équipé d’une réduction de bruit active — une fonctionnalité phare sur le segment des accessoires audio et qui fait mécaniquement grimper le prix.

Le Shure Aonic 50 doit nécessairement répondre à plusieurs critères pour convaincre sur un marché où la concurrence est rude et les références très bien installées. La marque, connue pour son savoir-faire sur les microphones professionnels, s’appuie d’abord sur son positionnement audiophile pour convaincre un public puriste.

Le casque Shure Aonic 50 dans sa (grosse) coque de transport // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Le casque Shure Aonic 50 dans sa (grosse) coque de transport

Source : Maxime Claudel pour Numerama

Un design un peu industriel

Le Shure Aonic 50 se présente comme un gros casque au design très loin d’être épuré. Avec son apparence industrielle, il transpire la robustesse à défaut d’offrir de la souplesse dans l’utilisation (il est incapable de se replier sur lui-même pour faciliter le transport). Produit haut de gamme oblige, les finitions sont au rendez-vous : les oreillettes rembourrées en cuir viennent s’insérer parfaitement dans le plastique mat. Rien ne dépasse. Elles sont reliées à l’arceau par une armature en aluminium, avec un mélange élégant des matériaux. Les oreillettes peuvent quand même pivoter à 90 degrés pour qu’on puisse loger plus facilement le casque dans sa housse de protection.

Apparence industrielle

Il faut d’ailleurs que l’on parle de cette coque de transport immense, laquelle ne sera pas facile à glisser dans un sac (25 centimètres de diamètre). On pourrait presque penser que l’Aonic 50 se destine plus volontiers à des utilisateurs sédentaires, qui n’oseront pas le prendre en-dehors de chez eux. Dans la boîte, on retrouve un câble pour la recharge (USB vers USB-C) et un câble jack.

À noter que Shure n’a pas voulu céder à l’appel des contrôles tactiles. On se retrouve dès lors avec une oreillette droite pourvue de quelques boutons physiques. Du bas vers le haut : allumage, volume (-), multifonction, volume (+) et sélecteur du mode de réduction de bruit (positionné sur neutre par défaut). On conseillera de bien mémoriser leur emplacement pour ne pas faire d’erreur dans le feu de l’action.

Coque du casque Shure Aonic 50 // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Coque du casque Shure Aonic 50

Source : Maxime Claudel pour Numerama

Facile à appairer

Le casque Aonic 50 s’appaire en quelques secondes à l’appareil avec lequel vous voulez profiter de ses qualités acoustiques. Un appui prolongé sur le bouton d’alimentation enclenche le mode Bluetooth, puis il suffit de trouver le casque dans les paramètres. À l’instar des écouteurs Aonic 215, l’Aonic 50 peut être utilisé avec une application-compagnon baptisée Play — et un tantinet capricieuse. Il est par ailleurs compatible avec le multipoint, garantissant une connexion à deux appareils en même temps.

Ladite application permet de régler le niveau du mode Environnement (qui amplifie les sons extérieurs). Néanmoins, elle n’autorise pas l’activation de la réduction de bruit, réservée au bouton physique dédié — un léger contre-temps ergonomique. Elle donne aussi accès à un égaliseur, à condition de lire ses morceaux de musique depuis la bibliothèque intégrée et liée à un service de streaming (sur iOS, elle correspond plus ou moins aux pistes que vous avez enregistrées dans votre téléphone).

Les boutons du casque Shure Aonic 50 // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Les boutons du casque Shure Aonic 50

Source : Maxime Claudel pour Numerama

Rustre mais confortable

Malgré son look qui en impose, le casque Aonic 50 est très confortable. C’est même un modèle dans le genre, tant dans sa capacité à bien enfermer l’oreille (l’isolation passive est excellente) qu’à se poser sur le crâne sans jamais provoquer de douleur. Sur ce point, le rembourrage de l’arceau fait penser à du coton, ce qui évite encore plus le sentiment de gêne qui peut intervenir après de longues sessions.

Seuls ses 335 grammes sur la balance viennent trahir — un peu — l’Aonic 50, bien plus lourd que le Bose Headphones 700 (250 grammes) et que le Sony WH-1000XM4 (254 grammes). Heureusement que les points de pression sont idéalement répartis, sans quoi il aurait pu être assommant.

L'oreillette du casque Shure Aonic 50 // Source : Maxime Claudel pour Numerama

L'oreillette du casque Shure Aonic 50

Source : Maxime Claudel pour Numerama

Un rendu sonore irréprochable

Comme nous l’avions déjà constaté lors de nos quelques heures passées avec les écouteurs Aonic 215, Shure vante une qualité d’écoute pure pour remporter les suffrages. De fait, les amateurs de basses ronflantes et de rendu ultra dynamique pourront passer leur chemin. Ici, on a affaire à un produit qui mise sur la justesse et les petits détails qui font la différence (les percussions dans les morceaux les plus violents du groupe Slipknot). L’Aonic 50 cherche à faire briller la moindre note et on le ressent tout de suite.

Il suffit de tendre l’oreille et de constater à quel point l’arrière-plan est généreux pour s’en convaincre, garantissant une belle amplitude au spectacle (sans besoin de pousser le volume). La promesse audiophile — ou la qualité studio annoncée par le constructeur — est là, avec une signature axée médium et aigu qui est pensée pour sublimer sans jamais dénaturer. C’est une tout autre expérience d’écoute, plus aiguisée.

Une belle amplitude

Concernant la réduction de bruit active, qui dispose de deux modes (normale et élevée), force est de constater qu’elle a tendance à trop modifier le comportement acoustique du casque. Soit les basses deviennent soudainement un peu trop caricaturales, soit le rendu global est comme étouffé, perdant en aération. On pourrait accepter ces désagréments si la réduction de bruit active était pleinement convaincante. En comparaison aux ténors de la fonctionnalité, ce n’est pas le cas.

Pour son premier essai, Shure ne se hisse pas à la hauteur de Bose et Sony, qui ont mis plusieurs générations à peaufiner l’efficacité de leur technologie. La firme doit par exemple apprendre à mieux gérer les bruits les compliqués à atténuer, comme le vent, et les voix — même quand quelqu’un vous parle normalement à côté.

Le casque Shure Aonic 50 (intérieur) // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Le casque Shure Aonic 50 (intérieur)

Source : Maxime Claudel pour Numerama

15-20 heures

Shure promet 20 heures d’autonomie avec son casque Aonic 50. Il n’y a pas tromperie sur ce critère, même si la durée vantée est le maximum que l’on puisse tirer du produit (c’est-à-dire sans trop activer la réduction de bruit active). Le casque se recharge par un port USB-C.

Le verdict

Pour son premier essai sur le segment des casques sans fil haut de gamme, Shure réalise un quasi sans-faute. S’il n’est pas le plus technologique de tous (en témoignent son application compagnon limitée et sa réduction de bruit active perfectible) il offre un rendu sonore d’une justesse implacable et un assemblage d’une qualité irréprochable.

En résumé, le Shure Aonic 50 se destine plus volontiers à celles et ceux qui privilégient le rendu sonore, qu’ils voudront le plus pur et juste possible. Le positionnement audiophile du produit est indéniable et il explique à lui seul le tarif élevé. Pour qui chercherait à s’immerger dans une bulle sans bruit, on orientera vers les solutions proposées par Sony et Bose.

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