Les amatrices et amateurs de football connaissent la marque Hisense, qui apparaît régulièrement pendant les grandes compétitions de ballon rond. Prophète en son pays, le constructeur chinois n’est pourtant pas le premier acteur auquel on pense au moment d’acheter un téléviseur. Sa gamme de produits est pourtant variée et, surtout, proposée à des tarifs inférieurs à la concurrence.
Comme Samsung, Hisense commercialise des spécimens QLED, soit des modèles LCD boostés par une couche de nanocristaux liquides servant à améliorer les couleurs et les contrastes. Nous avons testé le téléviseur UHD U82QF, dont la version 55 est vendue sous la barre des 1 000 euros (avec ODR de 200 euros tout l’été), pendant quelques jours afin de voir si Hisense est bel et bien capable de rivaliser avec les autres. Le produit part déjà avec un avantage certain : son ouverture sur les formats HDR qui comptent (HDR10, HDR10+ et Dolby Vision).
La qualité de fabrication en moins
N’est pas un constructeur premium qui veut. En effet, le téléviseur U82QF n’affiche pas la même qualité de finition que la concurrence. Un prix plus bas implique des sacrifices au niveau des matériaux employés et cela se voit notamment sur la coque arrière, au rendu moins robuste. Il n’empêche, Hisense est parvenu à réduire suffisamment les bords pour accoucher d’un design discret, à peine altéré par la partie inférieure où vient se loger une barre de son JBL compatible Dolby Atmos. On apprécie le fin liseré argenté qui décore le cadre.
Pas la même qualité de finition que la concurrence
Le pied, en deux parties, prend la forme d’une étoile asymétrique à trois branches. Il nécessite un meuble assez large (un mètre pour la version 65 pouces) et profond (40 centimètres, ce qui peut poser problème pour caser une barre de son). Il place l’écran à une hauteur d’environ 8 centimètres par rapport au support sur lequel la télévision est posée.
Cette finition moins convaincante se retrouve sur la télécommande, très voire trop étroite et aux touches inclinées pour gagner — un peu — en ergonomie. Au moins, elle n’est pas faite uniquement en plastique. On notera la présence de raccourcis pour quatre plateformes vidéo populaires : Netflix, Amazon Prime Video, Rakuten TV et YouTube. On peut aussi piloter le téléviseur avec l’application mobile RemoteNow (qui ressemble à une usine à gaz).
Une image à peaufiner
On a voulu prendre le positionnement marketing d’Hisense aux mots en testant la télévision en regardant un match de foot. Premier constat, dans le mode d’image ‘Standard’, les couleurs sont un peu fades et on aura vite fait de basculer sur ‘Cinéma jour’, déjà plus juste à première vue. Il faut quand même veiller à redonner un peu de peps à la luminosité (c’est un QLED après tout) et ne pas hésiter à régler la température des couleurs sur ‘Standard’ (on note encore quelques dérives).
Enfin, on prend soin de désactiver tous les artifices inutiles, comme la réduction de bruit, le contraste adaptatif et la compensation de mouvements. Une fois ces étapes réalisées, l’image respire un peu mieux et le U82QF propose des prestations au rapport qualité/prix difficile à prendre en défaut.
Des prestations au rapport qualité/prix difficile à prendre en défaut
Pour le foot, le U82QF est globalement à l’aise, exception faite du phénomène dirty screen effect (impression d’écran sale, très visible sur un terrain). Le piqué pourrait être un peu plus poussé, mais les artefacts liés à la mise à l’échelle demeurent étonnamment bien contenus (les contours gagneraient à être plus fermes). En HDR, la puissance lumineuse — donnée à 1 000 nits — est éblouissante et se situe entre les performances d’un OLED et les meilleurs QLED de Samsung. Grâce à son rétroéclairage Full LED à 180 zones, les noirs sont suffisamment profonds (les bandes le sont dans les films et séries), quand bien même l’uniformité pourrait être meilleure. On a aussi observé un peu de blooming, phénomène qui se traduit par un halo (effet de halo).
Pour le gaming, le téléviseur s’avance avec un input lag aux alentours des 20 ms (en mode ‘Jeu’), ce qui commence à devenir un standard. Sur le marché, certains fabricants font mieux. Hisense fait en revanche l’impasse sur l’interface HDMI 2.1, qui pourrait être un vraiment argument lors de la sortie de la PS5 et de la Xbox Series X. Pour le moment, il ne s’agit que d’un pari.
Android TV ferait du bien
Il paraît que le U82QF est équipé d’une barre de son estampillé JBL. Si la puissance est là, force est de reconnaître que le rendu est un peu trop caverneux et manque d’équilibre.
Hisense préfère faire confiance à son propre écosystème pour animer son téléviseur. Il porte le doux nom de Vidaa. L’interface, qui dispose d’un thème sombre ou clair, n’est pas désagréable à regarder, en faisant abstraction de certaines icônes pixelisées. Il faut dire qu’elle s’inspire vaguement de ce que l’on trouve sur une Apple TV, avec des applications rectangulaires bien mises en avant. Elles jonchent des suggestions tirées de YouTube. Néanmoins, les espoirs sont douchés au moment où l’on se rend sur le store, qui fait peine à voir. En prime, il y a des manques certains : on n’a pas trouvé Disney+ et MyCanal, deux incontournables des téléviseurs connectés. Pour une expérience complète, il faudra passer par une solution externe.
Le U82QF est compatible avec l’assistant vocal Alexa… il paraît. On a essayé de configurer cette fonctionnalité, mais le téléviseur n’a jamais voulu lier nos comptes Amazon et Vidaa. Nous n’avons donc pas pu tester les commandes vocales. Heureusement que la navigation manuelle est fluide et rapide, avec des paramètres simples à comprendre et à trouver.
Heureusement que le U82QF est compatible avec tous les formats HDR, à l’instar des télévisions Panasonic et Philips. Ce n’est pas le cas de tous ses rivaux : Samsung fait l’impasse sur le Dolby Vision tandis que LG et Sony refusent toujours le HDR10+.
Le verdict
Hisense U82QF
On a aimé
- Le rapport qualité/prix
- Tous les formats HDR
- Image convaincante (une fois domptée)
On a moins aimé
- Interface maison à revoir
- Finitions en retrait
- Des défauts à accepter
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