Le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) a attendu le Midem pour annoncer les résultats de l’industrie musicale en France en 2006. Comme on pouvait l’imaginer, ils sont encore plus mauvais qu’en 2005…

Il y a toujours quelque chose d’étonnant à voir une industrie faire les choses en grand pour annoncer de mauvais résultats. Depuis plusieurs années, l’industrie culturelle et surtout l’industrie du disque nous a habitué à communiquer en grandes messes des chiffres de vente toujours en baisse. Cette année encore le SNEP n’a pas dérogé à la règle. Le Syndicat a attendu que la presse du monde entier se penche sur le Midem pour organiser sa conférence de presse et annoncer les mauvaises nouvelles.

Quelles sont-elles ? En 2006, le marché français du disque a enregistré une baisse de 10,7 % en valeur sur son chiffre d’affaires de gros (862,7 millions d’euros), et de 26,6 % en volume. Mais surtout signe inquiétant pour l’industrie française, seulement 5 % du chiffre d’affaires est réalisé grâce au numérique. Et en volume il ne représente encore que 2 % des ventes de détail ! L’an dernier 819,2 millions d’euros ont été réalisés sur les supports physiques (CD albums et singles, DVD musicaux), soit une baisse de 12,4 % par rapport à 2005. Chez les détaillants, le SNEP enregistre des ventes totales de 1,31 milliard d’euros, soit une baisse de 11,2 %.

Alors que le numérique est loin, très loin de compenser la baisse du marché et de faire repartir l’industrie à la hausse, les premiers signes de tassements sont déjà là. L’an dernier les ventes numériques en gros (sonneries incluses) ont représenté un chiffre d’affaires hors taxe de 43,5 millions d’euros, en hausse de seulement 42 % par rapport à 2005. Pour un marché nouveau censé redonner de la dynamique, c’est un taux de croissance très faible qui augure du pire. Les ventes de sonneries et les ventes de musique en ligne suivent désormais une trajectoire similaire. Seulement 23 millions d’euros TTC ont été enregistrés sur les boutiques de musique en ligne en 2006, soit seulement +44,6 % par rapport à 2005. Sur le papier c’est un « bond », mais il ne faut pas oublier que l’on part de très bas.

Après avoir passé quelques années à crier contre les loups et à prier les dieux des DRM pour résorber le marché, l’industrie est aujourd’hui placée devant l’évidence. Il n’y a que par l’innovation et la qualité des services qu’elle arrivera à se redresser. Le SNEP a toujours le réflexe de clamer haut et fort les mauvais résultats industriels de ses membres, car elle veut appeler les pouvoirs publics à toujours davantage de règlementations en leur faveur : baisse de la TVA à 5,5 %, répression contre le piratage, crédits d’impôts, mesures de protection de l’exception culturelle, hausse de la taxe pour copie privée… L’industrie musicale n’est plus dans une logique industrielle mais dans une logique d’assistanat. Celle-là même qu’elle a refusé lorsqu’elle a rejeté la licence globale.

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