Il n’est guère surprenant que les technologies de conduite autonome soient portées depuis le début par des entreprises de la Silicon Valley. Autoroutes en ligne droite, croisements larges : en Californie, les axes routiers sont aisés à cartographier en 3D. Or, l’un des prérequis de la conduite autonome est souvent de disposer, au préalable, d’une visualisation des axes routiers.
Ainsi, la tâche semble ardue lorsque l’on cherche à faire circuler un véhicule autonome sur des routes moins fréquentées. Au sein du CSAIL (l’institut de recherche du MIT, spécialisé dans l’informatique et l’intelligence artificielle), des chercheurs se sont demandé si une voiture pouvait tenter d’emprunter des routes qui n’auraient pas été préalablement cartographiées dans les moindres détails.
Google et ses homologues passent en effet plusieurs heures à repérer les positions précises des voies de circulation, l’emplacement de la chaussée et des panneaux de signalisation, avant de faire rouler leurs véhicules. « Ce besoin de cartes en 3D limite les endroits où les véhicules autonomes peuvent circuler », note Daniela Rus, directrice du CSAIL.
Conduite autonome dans la campagne
Daniela Rus et son équipe ont ainsi mis au point un système baptisé MapLite, qui permet à un véhicule autonome de circuler sur des axes qui n’ont pas été cartographiés au préalable.
À la place, MapLite repose sur des données GPS classiques (celles que vous pourriez également trouver sur Google Maps) avec des capteurs chargés d’observer l’environnement extérieur du véhicule. « Ensemble, ces deux éléments ont permis à l’équipe de rouler de façon autonome sur plusieurs routes de campagnes non pavées à Devens, dans le Massachusetts, et de détecter de manière fiable la route à plus de 100 pieds d’avance [ndlr : environ 30 mètres] », explique le CSAIL.
Le véhicule pouvait anticiper la route jusqu’à 30 mètres
L’institut précise que MapLite définit, à l’aide des données GPS qui servent à la navigation, une destination finale et un « objectif local de navigation » qui se trouve dans le champ de vision du véhicule. « Les capteurs génèrent alors un chemin pour atteindre ce point, en utilisant le Lidar pour estimer où se trouvent les bords de la route », complète le CSAIL.
Les chercheurs admettent que le procédé présente encore quelques limites : ainsi, MapLite n’est pas capable de fonctionner dans les routes de montagne, car il ne tient pas compte des changements d’altitude. L’objectif est néanmoins de perfectionner le système, et d’obtenir un jour une performance proche de celle permise par la cartographie.
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