Sous le coup d’un procès lancé par la famille de la victime d’un accident avec l’Autopilote d’un Model X, Tesla a été éjecté de l’enquête menée par le NTSB.

Le Conseil national de la sécurité des transports américain (NTSB), qui est indépendante du gouvernement fédéral, goûte peu à la communication très transparente de Tesla vis-à-vis de l’accident ayant coûté la vie au conducteur d’un Model X. Il a même carrément décidé de sanctionner le géant américain en l’éjectant de l’enquête menée en parallèle. Il lui reproche de parasiter les différentes investigations menées.

« Le NTSB a pris cette décision parce que Tesla a violé la convention réglementée en divulguant des informations avant qu’elles ne soient examinées et confirmées », souligne l’agence indépendante dans un communiqué publié jeudi 12 avril 2018. Tesla se retrouve donc seul au monde dans cette affaire tragique. 

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Le logo de Tesla.

Source : Jakob Härter

Tesla versus NTSB, round 1

Depuis le crash, les sorties médiatiques de Tesla se sont multipliées, compte tenu de la nécessité de rassurer les autres conducteurs vis-à-vis de la sécurité de l’Autopilote. Mais, en rejetant ouvertement la faute sur la victime, le constructeur américain a, en quelque sorte, statué sur une conclusion que réfute, pour l’heure, le NTSB. À ses yeux, c’est sans doute hâtif, d’autant que les enquêtes mettent généralement entre « douze et vingt-quatre mois » pour être complétées. Dans son processus, le Conseil rappelle que la participation accordée aux tiers reste un privilège. Elles permettent éventuellement d’avancer plus vite grâce à une collaboration totale articulée autour de règles établies.

Étrangement, le NTSB affirme avoir partagé sa décision avec Elon Musk par téléphone et par lettre. Un élément infirmé par Tesla, qui a indiqué avoir quitté la convention réglementée de lui-même. Il est même allé jusqu’à épingler l’organisme public dans des propos relayés par The Verge, « Dans les conversations que nous avons eues avec le NTSB, il est apparu clair qu’ils étaient plus concernés par les gros titres presse que par la promotion de la sécurité. Entre autres, ils sont habitués à partager des bribes d’informations incomplètes avec les médias, violant alors leurs propres règles, tandis que, dans le même temps, ils essaient de nous empêcher de raconter tous les faits. Nous ne pensons pas que c’est juste et nous allons lancer une plainte officielle auprès du Congrès ». 

Tesla se retrouve dès lors impliqué sur deux fronts : une guerre de communication avec le NTSB et une probable bataille juridique avec la famille de la victime, pour qui l’Autopilote est une technologie pas encore mature.


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