L’association américaine EFF, qui défend les libertés dans l’espace numérique, a pris la décision de quitter l’organisation du W3C, qui s’occupe de la standardisation du web, afin de protester contre l’arrivée des DRM dans les standards du web. Elle s’en explique dans une lettre ouverte.

C’est une décision avant tout symbolique, une manière de montrer que l’on n’accepte pas les toutes dernières orientations concernant les standards du web. Dans une lettre ouverte publiée lundi 18 septembre, l’Electronic Frontier Foundation (EFF), une organisation américaine spécialisée dans la défense des libertés dans l’espace numérique, annonce son départ du W3C.

La raison ?

L’EFF ne peut admettre que le W3C ait cédé face aux géants des médias sur l’enjeu de l’intégration des DRM (acronyme pour « Digital Rights Management ». Ce sont des outils de gestion des droits numériques qui servent à contrôler l’accès aux œuvres numériques et l’usage qui en est fait sur les appareils. La loi interdit de contourner ces dispositifs de contrôle, sauf cas particuliers) dans le HTML5.

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Le W3C, un organisme qui a la responsabilité d’encadrer la conception des standards du web, comme le HTML5, a en effet décidé au cours de l’été de faire des extensions pour médias chiffrés (Encrypted Media Extensions, EME), un système de DRM, une nouvelle recommandation à prendre en compte par les développeurs mais aussi par les entités qui proposent des navigateurs web.

« Le W3C lègue aux navigateurs web utilisés par des milliards de personnes une surface d’attaque juridiquement inopportune. Ils donnent aux entreprises médiatiques le pouvoir de poursuivre en justice ou d’intimider ceux qui pourraient réorienter la vidéo pour les personnes handicapées. Ils s’opposent aux archivistes qui se battent pour préserver les archives publiques de notre époque », écrit l’EFF.

Nous continuerons à nous battre pour garder le web libre et ouvert

« Le processus du W3C a été abusé par des entreprises qui ont fait fortune en bouleversant l’ordre établi, et maintenant, grâce à EME, elles seront en mesure de s’assurer que personne ne les soumettra jamais aux mêmes pressions novatrices ». Aussi, puisque l’EFF n’a pas pu empêcher l’arrivée de l’EME de l’intérieur, alors elle se focalisera sur ses combats à l’extérieur ; au risque de ne plus être au cœur des débats.

« Nous continuerons à nous battre pour garder le web libre et ouvert. Nous poursuivrons le gouvernement pour renverser les lois qui rendent les DRM si toxiques. […] Nous allons renouveler notre lutte contre les sociétés de médias qui ne parviennent pas à adapter les vidéos à des fins d’accessibilité. […] Nous défendrons ceux qui sont mis en danger pour avoir dénoncé les défauts dans la mise en œuvre de l’EME ».

« C’est une tragédie que nous le fassions sans nos amis du W3C », conclut l’EFF.

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