OpenAI, maison mère de ChatGPT, a formellement nié sa responsabilité dans le suicide d’Adam Raine, dont la famille a porté plainte en août 2025.

Cette affaire tragique n’a pas fini de causer du souci à OpenAI. Adam Raine, un adolescent américain de 16 ans, s’est suicidé en avril 2025 après avoir longuement échangé avec ChatGPT. Une triste histoire qui a poussé ses parents à porter plainte fin août 2025 contre l’entreprise et son patron, Sam Altman. Ces derniers affirment que leur fils a développé une dépendance psychologique au chatbot qui l’aurait, selon eux, incité à planifier et à mettre fin à ses jours — lui rédigeant même une lettre d’adieux. Le 25 novembre 2025, OpenAI a officiellement réagi, niant toute implication dans le décès de l’adolescent.

Sam Altman, cofondateur et PDG d'OpenAI. // Source : TechCrunch
Sam Altman, cofondateur et PDG d’OpenAI. // Source : TechCrunch

ChatGPT aurait poussé l’adolescent à demander de l’aide plus de 100 fois

Les parents du jeune défunt, Matthew et Marine Raine, assurent que l’outil a normalisé ou renforcé ses pensées suicidaires, puis fourni des informations concrètes et détaillées sur différentes méthodes de suicide, plutôt que de l’en dissuader fermement. Leur plainte, déposée devant un tribunal à San Francisco, où se trouve le siège d’OpenAI, vise à faire reconnaître OpenAI et Sam Altman responsables en droit civil de la mort de leur fils, au titre notamment de la « wrongful death » (décès injustifié) et de défaut de conception / négligence liés au produit ChatGPT.

Dans son communiqué, OpenAI commence par détailler sa méthode quant au traitement de telles affaires liées à la santé mentale — le suicide d’Adam n’étant pas un cas isolé. La firme indique avoir mis en place « des mécanismes de protection pour aider les personnes, notamment les adolescents, lorsque les conversations deviennent délicates ». Une déclaration qui intervient quelques semaines après le lancement du contrôle parental sur son chatbot. Puis, le billet de blog cite explicitement Adam Raine : « Nous présentons nos plus sincères condoléances à la famille Raine pour cette perte inimaginable ».

Le billet de blog d'OpenAI cite explicitement Adam Raine. // Source : OpenAI
Le billet de blog d’OpenAI cite explicitement Adam Raine. // Source : OpenAI

Mais la défense de l’entreprise, déposée au tribunal et relayée par plusieurs médias dont Bloomberg, affirme qu’après examen complet de l’historique des échanges, OpenAI estime que « sa mort, bien que dévastatrice, n’a pas été causée par ChatGPT ». Les avocats soutiennent également que le chatbot a encouragé Adam Raine à contacter « des services d’aide en cas de crise et des personnes de confiance à plus de 100 reprises ».

OpenAI affirme qu’Adam Raine a enfreint ses conditions d’utilisation

Qui plus est, toujours selon la défense de la firme de Sam Altman, Adam Raine aurait enfreint ses conditions d’utilisation, qui stipulent que les utilisateurs « ne peuvent pas (…) contourner les mesures de protection ou les dispositifs de sécurité mis en place sur nos Services ». OpenAI indique avoir inclus des extraits des conversations d’Adam Raine dans son dossier au tribunal, ces transcriptions ayant été soumises sous scellés.

L’entreprise soutient par ailleurs que l’adolescent avait des antécédents de dépression et de pensées suicidaires antérieurs à son utilisation de ChatGPT et qu’il « prenait un médicament susceptible d’aggraver ces pensées » (via TechCrunch). L’avocat principal de la famille, Jay Edelson, a réagi auprès de NBC News, qualifiant la réponse de la firme d’« inquiétante ». Ce dernier accuse OpenAI d’ignorer des éléments clés soulevés par la famille, comme les changements de règles qui encourageraient le modèle à dialoguer sur l’automutilation, ainsi que le rôle joué par le chatbot dans la préparation du suicide et la rédaction de la lettre d’adieu. Pour lui, OpenAI « tente de trouver des torts chez tout le monde ».

Depuis que les parents d’Adam Raine ont porté plainte, sept autres actions en justice ont été engagées début novembre 2025 contre OpenAI, visant à lui imputer la responsabilité de trois suicides supplémentaires. Quatre utilisateurs auraient en outre subi des « épisodes psychotiques induits par l’IA ». Zane Shamblin, 23 ans, et Joshua Enneking, 26 ans, figurent parmi ces cas : ils auraient eu des conversations de plusieurs heures avec ChatGPT juste avant de mettre fin à leurs jours. Le cas de la famille Raine devrait mener à un procès, sauf accord amiable ou décision de rejet.

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