OpenAI est prêt à payer environ un demi‑million d’euros par an la personne qui sera chargée d’anticiper toutes les façons dont ChatGPT et ses futurs modèles pourraient déraper.
Un niveau de rémunération à la hauteur de l’importance du poste. Ce rôle est hautement stratégique : le ou la future responsable devra avoir une vision très large des risques, en couvrant aussi bien les gros bugs de sécurité que les effets potentiels des modèles sur la santé mentale des utilisateurs.
Sam Altman ne s’en cache pas, ce sera un « travail stressant » : selon lui, « les modèles évoluent rapidement et sont désormais capables de prouesses remarquables, mais ils commencent également à poser de sérieux défis ».


Le poste a déjà connu un important turnover, plusieurs anciens titulaires ayant quitté leurs fonctions après une période relativement courte, ce qui illustre la pression et la difficulté associées à cette mission, notamment chez un acteur hyperactif comme OpenAI.
Un job pour prévoir les pires scénarios
Concrètement, ce poste de « Head of Preparedness » revient à se demander en permanence : « Qu’est‑ce qui pourrait mal tourner avec les prochains modèles d’IA, et comment l’éviter ? ».
Cela couvre des scénarios très concrets et largement documentés, comme des arnaques en ligne facilitées par l’IA, l’aide à écrire des malwares ou la manipulation d’utilisateurs fragiles, mais aussi des risques plus récents liés, par exemple, aux agents d’IA capables d’automatiser des tâches potentiellement dangereuses.
La personne recrutée devra mettre en place des tests pour mesurer ce que les modèles sont réellement capables de faire, vérifier s’ils respectent les garde‑fous et décider s’ils peuvent être lancés tels quels ou doivent être bridés.
En résumé, c’est celle ou celui qui doit savoir dire « stop » quand la technologie va plus vite que les protections, un rôle de rabat‑joie au sein d’une entreprise réputée pour publier de nouveaux modèles à un rythme effréné pour alimenter l’effet d’annonce et tenter d’invisibiliser la montée en puissance de la concurrence.
OpenAI joue gros en 2026
2026 s’annonce comme une année charnière pour OpenAI, qui devra regagner la confiance de certains utilisateurs et tourner la page d’une année 2025 marquée par des affaires mettant en cause l’impact des chatbots sur la santé mentale : conversations extrêmement intenses, dépendance émotionnelle, et même des drames où des IA ont été citées dans des enquêtes sur des décès.
OpenAI a déjà dû revenir en arrière en avril 2025 sur une mise à jour de GPT‑4o jugée trop flatteuse et complaisante, car elle pouvait valider des pensées nocives ou renforcer des comportements à risque au lieu de les apaiser.
Un épisode qui illustre bien ce que devra anticiper le prochain « Head of Preparedness ». Le salaire proposé est impressionnant, mais l’historique du poste l’est tout autant : plusieurs responsables de cette équipe ont quitté leurs fonctions ou changé de rôle en peu de temps. Aleksander Madry a été réaffecté à un poste tourné vers la recherche, Lilian Weng a quitté OpenAI, et Joaquin Quiñonero Candela est passé de la préparation des risques à la direction du recrutement. Bon courage.
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