Revolut a décroché le Graal de la cryptomonnaie. Fin octobre 2025, la fintech britannique a obtenu la licence européenne MiCA (Markets in Crypto-Assets) auprès du régulateur chypriote. Une autorisation qui lui ouvre les portes du marché européen des crypto-actifs, et qui marque une nouvelle étape stratégique pour son expansion dans l’UE. Revolut serait déjà prête à lancer sa nouvelle plateforme : « Crypto 2.0 ».
Un cadre légal européen pour les crypto-actifs
Revolut proposait déjà depuis 2017 une offre « crypto light » directement dans son application bancaire, via sa filiale Revolut Technologies UAB (basée en Lituanie). Les utilisateurs pouvaient acheter, vendre et conserver quelques cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum, etc.), mais sans jamais détenir réellement leurs clés privées, ni accéder à un véritable marché d’échange.
Début 2025, Revolut a lancé Revolut X, une plateforme de trading crypto distincte : on y trouve un carnet d’ordres (market/limit orders), des frais bien plus bas (0-0,09 %), et la possibilité de transférer des fonds entre Revolut et Revolut X. Mais cette plateforme, également disponible sur smartphone depuis une application, était soumise à plusieurs limites.
Avant l’arrivée de la réglementation européenne MiCA, premier cadre juridique harmonisé dédié aux crypto-actifs, plusieurs options coexistaient pour proposer ce type de services. En l’absence de règles communes, les entreprises s’appuyaient sur des régimes nationaux. Revolut Bank UAB, par exemple, était enregistrée en Lituanie comme VASP (Virtual Asset Service Provider) auprès du Financial Crime Investigation Service (FCIS). Ce statut lui permettait d’échanger des crypto-actifs contre des devises traditionnelles et d’en assurer la conservation pour le compte de ses clients. En revanche, Revolut ne pouvait pas encore proposer ses services à l’échelle de l’UE via un passeport unique, ni offrir des produits plus complexes — staking, stablecoins réglementés, rendements ou ICO — ou garantir une protection client encadrée par un cadre européen.
Ce n’était donc pas une licence complète, mais plutôt un cadre transitoire, en attendant la licence MiCA. Cette réglementation, adoptée en 2023 et appliquée progressivement à partir de 2024, vise à harmoniser les règles dans toute l’UE pour encadrer les entreprises qui émettent, conservent ou échangent des crypto-monnaies.
Revolut lance Crypto 2.0… mais pas pour tout le monde
Avec l’obtention de cette licence, Revolut renforce son offre et prévoit de déployer sa nouvelle plateforme « Crypto 2.0 » dans les 30 pays de l’Espace économique européen (EEE) — soit les 27 de l’Union européenne, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Selon plusieurs médias spécialisés, dont Le Journal du Coin, cette version donnera accès à :
- Plus de 280 crypto-actifs : les utilisateurs auront désormais accès à beaucoup plus de tokens, y compris des projets plus récents, des stablecoins ou des cryptos de niche
- Du staking « sans frais » : cette pratique consiste à bloquer certaines cryptomonnaies (comme Ethereum, Solana ou Cardano) pour participer à la validation des transactions sur leur réseau, moyennant des récompenses. Les rendements pourraient atteindre jusqu’à 22 % par an, bien que cela ne soit pas garanti et dépende du projet concerné ainsi que des conditions du marché.
- Et une conversion stablecoin-dollar au taux 1:1 « sans spread », donc sans écart entre le prix d’achat et le prix de vente.
Cette licence ne s’appliquant qu’aux pays de l’EEE, des marchés comme la Suisse ou le Royaume-Uni en sont exclus. Dans un post publié sur LinkedIn, Costas Michael, CEO de Revolut Digital Assets Europe, a déclaré que « cette étape marque le début d’un nouveau chapitre. Ce n’est un secret pour personne : nous avons de grandes ambitions pour le secteur des crypto-actifs, et notre licence MiCA en est la pierre angulaire ».
Si les détails du lancement de Crypto 2.0 restent encore flous, une chose est certaine : en décrochant cette licence européenne, Revolut prend une nette longueur d’avance sur ses concurrents. Il veut désormais se positionner comme une vraie application de trading, en plus d’une banque en ligne.
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