Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé le 22 octobre 2025 se séparer de 600 employés de son unité dédiée à l’IA. Une coupe d’effectifs qui traduit un changement de stratégie clair chez la firme de Mark Zuckerberg.

C’est un revirement stratégique assumé. Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a indiqué le 22 octobre 2025 la suppression de 600 postes au sein de son unité d’intelligence artificielle. L’annonce a été faite via une note interne signée par Alexandr Wang, directeur de l’IA du groupe, recruté en juin 2025 après l’investissement de 14,3 milliards de dollars de Meta dans Scale AI.

Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg // Source : Mark Zuckerberg

Le Superintelligence Lab en première ligne

Les suppressions concernent principalement les employés du Superintelligence Lab (MSL), et plus spécifiquement plusieurs de ses sous-équipes : les divisions d’infrastructure, les équipes de FAIR (recherche fondamentale) ainsi que certains rôles liés aux produits d’IA. Créé pour accélérer la course vers une « IA de niveau superintelligence », c’est-à-dire dépassant les capacités humaines sur tous les plans, le MSL regroupe et pilote plusieurs pôles :

  • Le TBD Lab, chargé du développement des modèles fondamentaux (notamment Llama) et dirigé par Alexandr Wang
  • Le Product Research, dédié à l’adaptation des travaux de recherche aux produits
  • Le MSL Infra, responsable de la gestion des immenses infrastructures (data centers, serveurs spécialisés)
  • Et le FAIR (Fundamental AI Research), le laboratoire historique fondé en 2013, consacré à la recherche scientifique de long terme.

Selon la note interne obtenue par Axios, Alexandr Wang a estimé qu’en « réduisant la taille de notre équipe, moins de conversations seront nécessaires pour prendre une décision, et chaque personne aura plus de portée et d’impact ». Ces licenciements interviennent après une période de forte croissance marquée par de nombreuses embauches de profils experts et plusieurs acquisitions stratégiques. Les nouveaux arrivants — notamment ceux de la division TBD Lab — ne sont pas concernés. Quant à Yann LeCun, Chief AI Scientist de Meta et fondateur de FAIR, celui-ci ne devrait pas être visé : la mesure touche surtout le personnel opérationnel et de support. Les employés licenciés au 21 novembre 2025 pourront, selon la note, postuler à d’autres postes internes.

Yann LeCun // Source : YouTube / USI Events
Yann LeCun // Source : YouTube / USI Events

Réduire les effectifs pour investir davantage

Le message est clair : Meta allège son unité d’IA pour concentrer ses moyens sur des profils très qualifiés, et donc coûteux. Une stratégie qui vise à optimiser les ressources face à l’explosion des dépenses dans les infrastructures et le matériel d’IA. Meta a d’ailleurs récemment signé un accord de 27 milliards de dollars pour la construction d’un gigantesque centre de données en Louisiane. Pour rester dans la course face aux géants du secteur, la firme de Mark Zuckerberg semble donc privilégier des équipes plus resserrées, mais plus pointues — misant sur la chasse aux meilleurs talents plutôt que sur des effectifs pléthoriques.

Ce virage intervient aussi dans un contexte de réception mitigée des développeurs face à Llama 4, alors que la concurrence dans l’IA s’intensifie. Mark Zuckerberg semble taper du pied après cet accueil tiède et face à la pression croissante d’OpenAI, Anthropic ou Google. Reste à voir si la stratégie du « less is more » portera ses fruits. En attendant, les Superintelligence Labs de Meta comptent désormais un peu moins de 3 000 employés, selon CNBC. L’entreprise publiera ses résultats du troisième trimestre le 29 octobre 2025 après la clôture des marchés. Les analystes anticipent un chiffre d’affaires compris entre 47,5 et 50,5 milliards de dollars, soit une croissance d’environ 21 % sur un an.

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