OpenAI s’est allié à Microsoft, Anthropic pourrait se rapprocher de Google. C’est du moins ce que rapporte Bloomberg dans son édition du 21 octobre 2025, évoquant des pourparlers en cours entre les deux entreprises. Le deal, qui pourrait atteindre des dizaines de milliards de dollars, viserait à apporter des capacités de calcul supplémentaires à Anthropic.
Moins connu du grand public qu’OpenAI, à qui l’on doit le célèbre chatbot ChatGPT, Anthropic est une entreprise américaine qui a développé un agent conversationnel maison, Claude, ainsi qu’une variété de grands modèles de langage (LLM). Ceux-ci servent de « moteur » au chatbot pour lui dire de quelle manière fonctionner.
Or, en matière d’intelligence artificielle générative (GenAI), le nerf de la guerre est la puissance de calcul, afin justement de former ces LLM, et rapidement. La guerre dans l’IA générative exige en effet de sortir de nouveaux modèles régulièrement pour rester dans la course, aussi bien dans les benchmarks que dans l’actualité médiatique.
C’est aussi une nécessité technique, car les modèles progressent vite. Si les premiers ne traitaient que du texte, les plus récents sont multimodaux (ils traitent aussi des contenus visuels, sonores, etc), réflexifs (ils prennent plus de temps pour répondre), hybrides (pour alterner entre vitesse et réflexion) ou spécialisés (en programmation, par exemple).
L’ennemi de mon ennemi est mon ami
Google, qui a ses propres billes dans l’IA générative (un chatbot Gemini et des LLM), a un intérêt à soutenir Anthropic pour monétiser son infrastructure technique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Google et Anthropic se parlent : en 2023, Google mobilisait 2 milliards pour Anthropic (Amazon avait pour sa part avancé 4 milliards).
Soutenir Anthropic, même si c’est un rival de Gemini, peut aussi avoir un intérêt stratégique, selon le bon vieil adage disant que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». En armant Anthropic, cela fait un rival de plus contre OpenAI et ChatGPT et, indirectement, cela permet de combattre Microsoft, l’allié d’OpenAI, et le vrai rival de Google.
Google, qui dispose de sa propre infrastructure d’hébergement et de calcul à distance (cloud), développe aussi des unités de calcul spécifiques à l’IA (les Tensor Processing Unit de Google Cloud, ou TPU), qui sont spécialement pensées pour « accélérer les charges de travail » dans l’IA. C’est exactement de dont a besoin une startup comme Anthropic : accélérer.
Il reste désormais à savoir si ce deal finira par effectivement voir le jour. Une signature serait certainement une bonne nouvelle pour Anthropic et Google, et vue avec méfiance chez Microsoft et OpenAI. Elle devrait cependant poser une nouvelle fois la question d’une bulle potentielle dans l’IA, car il s’agirait d’un signe supplémentaire d’un investissement circulaire.
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